La production viticole en France devrait accuser un recul de 8% par rapport à 2015, en raison du gel et des intempéries du printemps, selon une estimation du ministère de l'Agriculture.
Selon de premières prévisions établies au 18 juillet par les services statistiques du ministère, la récolte viticole française devrait s'élever à 44 millions d'hectolitres en 2016 au lieu de 47,8 millions en 2015, ce qui représente
un niveau inférieur de 4% à la moyenne des cinq dernières années (46,1 millions d'hectolitres).
Cette baisse attendue est principalement la conséquence du gel de printemps qui a touché la Champagne (4.600 hectares affectés, surtout dans l'Aube), la Bourgogne (10.000 hectares, notamment les côtes de Beaune, les vignobles de la côte chalonnaise et des secteurs de l'Yonne) et le Val de Loire (10 à 50% de pertes selon les secteurs).
Les intempéries en cause
Des dégâts liés à la grêle en Charentes (5.000 hectares touchés, soit 7% des surfaces), et Bourgogne-Beaujolais (nord du Beaujolais et sud du mâconnais) diminuent également le potentiel de production, précise la note de conjoncture Agreste. Dans le Bordelais, la sortie de grappe est "généreuse", mais la vigne est "en retard" avec des attaques de mildiou "fortes mais maîtrisées". En Languedoc-Roussillon, le vignoble est en léger retard et la production régionale est prévue en légère baisse de 1% sur un an. En Alsace, le mildiou est très présent, mais la production pourrait néanmoins être supérieure à la petite récolte de l'an passé.
Ces premières estimations effectuées dans 37 départements de production viticole sont susceptibles d'être révisées d'ici la vendange, en raison d'autres événements climatiques ou sanitaires qui pourraient survenir. D'ores et déjà, après un printemps frais et humide, la saison est en retard un peu partout et la pression du mildiou est forte dans de nombreuses régions.
Seul élément positif à ce jour pour la récolte à venir: les réserves hydriques des sols sont supérieures à la moyenne des 30 dernières années, à l'exception du Languedoc et de la Provence, ce qui pourrait influer favorablement sur le volume du raisin récolté, selon le ministère.