A bord d'un hélicoptère, se dessine l'avancée des gigantesques travaux entamés depuis plusieurs mois sur le site Unesco de la Saline Royale d'Arc-et-Senans (Doubs), un ancienne manufacture de sel dessinée par l'architecte utopiste Claude Nicolas Ledoux.
Vue du ciel, l’oeuvre de Claude Nicolas Ledoux construite au XVIIIème s’offre au regard comme un miroir, une extension végétale vient dessiner un cercle parfait. Les travaux entamés en octobre 2020 ont bien avancé. Le travail du sol est terminé, les semis, les plantations sont faites, reste à installer sur ce demi-cercle les cheminements.
La Saline a été construite entre 1775 et 1779 sous le règne du roi Louis XV. On y a produit du sel jusqu'en 1895. La saline a été parmi les plus importantes salines d'Europe de son époque. On y transformait la saumure, extraite aux salines de Salins-les-Bains, et transférée jusqu'à Arc-et-Senans par un saumoduc de 21 km.
“Claude Nicolas Ledoux voulait créer une ville à la campagne, pour lui c’était une façon d’améliorer l’homme. C’était un principe philosophique, il était Rousseauiste. On s’est inspiré de cela. Il était hors de question de construire les 150 bâtiments qu’il avait imaginé pour cette cité, mais on a respecté son idée, mettre le plus possible la nature à l’honneur” explique Hubert Tassy, directeur des Salines Royales.
En 1973, Claude Gruillot, président du département du Doubs avait fait l'acquisition des 20 hectares nécessaires à ce projet d’extension.
Le demi-cercle complémentaire de 15 hectares accueillera un ensemble de jardins botaniques, des graines anciennes, de la permaculture, un labyrinthe de miscanthus. Il sera le nouveau site pour les festival des jardins qui anime chaque été le lieu.
Les travaux d’un montant d’un million d’euros ont été financés pour moitié par le plan de relance du gouvernement. Le projet est mené par l’agence de paysage MAYOT & TOUSSAINT, installée à Dijon, associée au paysagiste Gilles CLÉMENT.
Cette nouvelle extension végétale sera arpentée en 2022 par le grand public, les scolaires et les scientifiques, un laboratoire des métiers du paysage y prendra place. Reste maintenant à laisser faire dame nature. Laisse pousser les plantes. Dans trois ou quatre ans, le demi-cercle aura pris tout son potentiel végétal. Comme un clin d’oeil au passé. Les jardins sur le pourtour extérieur de la Saline étaient autrefois cultivés par les habitants.