L’association de protection animale L214 publie une nouvelle enquête ce jeudi 19 novembre 2020. Elle dénonce les conditions d’élevage et de ramassage des poulets dans un élevage de la marque Duc qui se trouve dans l’Yonne.
C'est une nouvelle vidéo choc de l’association de protection animale L214. Une enquête tournée dans un élevage de la marque Duc dans une petite commune près d'Auxerre dans le département de l’Yonne à la fin du mois de septembre dernier. Poulets boiteux, cadavres au sol, litière sale ou encore couverts d’excréments, les images de cet élevage de plus de 25 000 poulets sont frappantes et choquantes.
C'est un lanceur d'alerte qui a averti l'association. Il a travaillé dans l'élevage en qualité de ramasseur. L’employé dénonce à travers ces images outre la souffrance animale, les conditions de travail pénibles et précaires (sans équipement) pour ces employés chargés d'attraper les animaux et de les entasser dans des caisses afin de les conduire vers l'abattoir.
20 000 poulets doivent être ramassés en moins de 4 heures. Ils sont attrapés 5 par 5 par les pattes des poulets parfois celles-ci se brisent lorsqu’ils les soulèvent selon l'association. « On n'a pas le temps de les déposer, on doit les claquer dans les caisses, dans des tiroirs en plastique » assure cet employé anonyme dans cette enquête.
L124 s'appuie également sur une enquête de l’INRA qui affirme que le ramassage manuel provoque des luxations des pattes et des ailes, des fractures, des hémorragies ou d’autres blessures pour plus de 30% des poulets ramassés. Une pétition à destination des producteurs français a également été publiée.
En France, selon l'association 80 % des poulets seraient traités de la sorte et 800 millions abattus chaque année. Des chiffres effroyables pour L214 qui veut interpeller les producteurs. "Ce qu'on veut déjà, c'est que l'entreprise prenne ses responsabilités et s'engage à éliminer les pires pratiques d'élevage, indique Sébastien Arsac, le fondateur de L214. On montre publiquement à quoi ressemble les élevages, à quoi ressemblent les conditions de travail des gens qui viennent ramasser des poulets dans cet élevage là. Et après, au delà de cet exemple, c'est aussi l'ensemble des producteurs qu'on veut interpeller aujourd'hui."
Le groupe Duc n'a pas souhaité réagir
Il s’agit de la deuxième enquête de L214 dans des élevages standards de la marque Duc, le producteur de volailles basé à Chailley, dans l'Yonne. En mai 2019, deux exploitations sous contrat avec le groupe, l'une dans l'Yonne, l'autre dans l'Aube, avaient été pointées du doigt pour des conditions d'elevage exécrables.Malgré la violence des images, le groupe Duc n'a pas souhaité réagir. De son côté, l'interprofession de la volaille de chair assure que les conditions d'élevage s'améliorent. "De plus en plus de poulaillers sont construits avec des fenêtres, des perchoirs, pour que les animaux se sentent mieux, explique Anne Richard, directrice d'Anvol. On travaille aussi beaucoup sur le statut sanitaire. On a énormément amélioré tous les aspects biosécurité. On est en perpétuelle évolution pour améliorer les conditions d'élevage pour que les consommateurs puissent bénéficier de belles volailles françaises."
Dans un sondage IFOP, commandé par l'association, 91 % des Français se sont déclarés défavorables à l’élevage intensif de poulets. Tous les supermarchés de France se sont engagés, disent-ils, à éliminer les pires conditions d'élevage d'ici 2026. Dans une pétition, L214 demande désormais aux producteurs de s'engager aussi fermement.