Yonne : le volailler Duc mis en cause pour ses conditions d'élevage

Le producteur de volailles Duc, basé à Chailley, dans l'Yonne, est mis en cause par l'association L214. Le collectif qui défend la cause animale dénonce les conditions d'élevage de poulets dans deux exploitations sous contrat avec le groupe, l'une dans l'Yonne, l'autre dans l'Aube.

Le volailler icaunais Duc se retrouve sous le feu des critiques. L'association L214 a enquêté au mois d'avril sur les conditions de vie des poulets dans deux élevages du groupe : l'un à quelques centaines de mètres du siège de l'entreprise à Chailley (Yonne), l'autre situé dans l'Aube. Les images suivantes, tournées sur place, suscitent la polémique :
 



Les séquences obtenues par le collectif montrent des animaux parfois incapables de bouger ou agonisant au milieu de leurs congénères.
"Les poulets, sélectionnés génétiquement pour grossir rapidement, peinent à se déplacer. Certains sont si gros qu’ils ne peuvent plus se retourner quand ils sont sur le dos. [...] D’autres ne peuvent plus se soulever pour atteindre les abreuvoirs et meurent de soif. Les poulets vivent sur la même litière tout au long de leur courte vie", dénonce ainsi L214.


Selon l'association, 80 000 volailles vivent dans quatre bâtiments sans fenêtre dans l'élevage de l'Yonne, pour une densité de 18 poulets par mètre carré.
Dans l'Aube, ce seraient 40 000 poulets, élevés 43 jours dans deux bâtiments (16 poulets par mètre carré).
 
Reportage de Yoann Etienne, Claude Heudes, Patricia Chalumeau, Antoine Dutot et Amel Touati avec :
-des consommateurs
-Sébastien Arsac, cofondateur et porte-parole de l'association L214
-Jean-Michel Schaeffer, président de l'association nationale interprofessionnelle de la volaille de chair (Anvol)
 

Une "moissonneuse à poulets"


L'autre image qui indigne L214 concerne le ramassage des poulets, avant leur conditionnement pour les emmener à l'abattoir.

Dans l'élevage de l'Yonne, une machine, "sorte de moissonneuse à poulets" pour l'association, vient aspirer les animaux pour les répartir, grâce à des tapis roulants, dans des caisses de transport. Des employés supervisent le tri, n'hésitant pas à manipuler sans ménagement les animaux en surnombre.

Alors que la marque Duc revendique veiller au respect des animaux, "quand on voit l’enfer dans lequel vivent les poulets et la violence avec laquelle ils sont ramassés, c’est vraiment prendre les consommateurs pour des imbéciles", déplore Sébastien Arsac, cofondateur de L214. "La vérité, c’est que les éleveurs sont intégrés dans un système qui considère les animaux comme de la viande sur pattes, un système d’élevage intensif qui ne s’intéresse qu’au nombre de kilos de poulet produit par m2."

Détenu par le groupe néerlandais Plukon, Duc revendique 162 millions d'euros de chiffre d'affaire en 2017. Implanté sur 9 sites en France (en Bourgogne, dans l'Est et en Bretagne), le volailler emploie 815 salariés et travaille avec 200 éleveurs.

La filière volaille a réagi aux révélations de L214 : elle demande "l'arrêt du harcèlement des activistes végans et de leurs campagnes de stigmatisation et de désinformation".
"En France, les poulets standards sont élevés dans des exploitations familiales répondant à de fortes exigences, tant en matière de respect du bien-être animal que de sécurité sanitaire. La fin de ce type d'élevages en France ouvrirait la porte à des importations de poulets ne répondant pas aux mêmes exigences", déclarent les professionnels de la filière dans un communiqué. 


 
Reportage de Yoann Etienne et Claude Heudes

Avec : Damien Brayotel, président de la FDSEA de l'Yonne
           Jean-Yves Caullet, ancien rapporteur de la Commission d'enquête sur les conditions d'abattage - Maire d'Avallon (LREM)
 
 

Les images dévoilées par L214 suscitent l'indignation 

 

Tout le monde pleure, mais tout le monde veut son poulet à 5 euros !

-"Que la bêtise est grande !  Avant de fermer Duc, pensez aux gens que ça emploie !"

-"Le chantage à l’emploi ne fonctionne plus. On ne peut pas justifier n’importe quelle atrocité ainsi. Les faits sont là, c’est l’énième vidéo de ce type. J’ai moi-même participé à un sauvetage de poules (rachat à l’éleveur) et j’ai bien vu qu’elles sont traitées comme des objets et sont dans un état lamentable."

-"Il y a longtemps que je boycotte cette marque… Mais les autres valent-ils mieux ?? On ne sait plus quoi manger… Pas facile de trouver le "bon" éleveur… J'essaye de privilégier le "local" (donc élevés en plein air), mais pas toujours évident."

-"Surtout que ce n'est qu'une question d'étiquette... Chez Duc, ils produisent du marque repère, éco plus, casino, carrefour, Duc, etc. Il suffit juste de changer de conditionnement ou d'étiquette pour changer de marque, mais les poulets sont tous les mêmes."

-"Je travaille à côté de cet immonde élevage. Oui à 7h du matin je vois des camions blindés de pauvres poulets. Duc à une très, très mauvaise réputation mais grand nombre d’emplois .Ça n’excuse pas les méthodes d’élevage. Il faut faire toute la lumière et réduire la production. Merci L214.je compte sur vous." 

-"C'est très bien, faites tout ce que vous pouvez pour arrêter l'élevage intensif de poulet en France, mais comme vous ne pourrez pas arrêter la consommation sans cesse grandissante, il ne restera plus qu'à en importer depuis des pays qui pourront se faire de l'argent sur la connerie de certains Français. En plus, vous ne pourrez jamais aller contrôler leurs conditions d'élevage qui sont certainement pires qu'en France, au risque de vous prendre une balle entre les deux yeux. Quant aux éleveurs, il ne leurs restera plus qu'à vendre leur exploitation en faillite aux Chinois et aller pointer à L'A.N.P.E. et là bous aurez gagnez sur toute la ligne."

-"Beaucoup se plaignent, mais s'il y a des élevages conventionnels de ce type c'est parce que la plupart veulent acheter au moins cher, et on sait tous que la qualité va avec le prix. ;)  Avant de gueuler sur les agriculteurs, faut d'abord que les consommateurs se remettent en cause."


Les réactions sont nombreuses après la publication de la vidéo de l'association L214, comme en témoignent notamment celles laissées par les internautes sur la page Facebook de France 3 Bourgogne.
 


 
L’intégralité du communiqué de la filière volaille suite aux révélations de L214


"La filière volaille française est une nouvelle fois victime de l'acharnement du lobby végan et de ces méthodes de désinformation, visant à priver les consommateurs de produits issus de l'animal. 
 
Contrairement à ce que veulent faire croire les activistes, ce n'est pas de bien-être animal dont ils se préoccupent, mais bien de l'interdiction de la consommation de tout produit issu des animaux, privant ainsi les consommateurs de leur liberté de choix.
 
Les poulets standards font partie intégrante de l'offre proposée par les élevages français aux consommateurs, libres de choisir la viande de poulet qui leur convient entre les différentes offres : standard, label, Bio.
 
La diffusion d'une nouvelle vidéo à charge, honteusement mise en scène et truffée de gros plans anxiogènes, vise une fois encore à discréditer l'élevage et le travail quotidien des éleveurs, fatigués de cette stigmatisation.
 
Les professionnels de la filière sont exaspérés de cet agribashing permanent et veulent voir cesser le harcèlement dont sont victimes, sur le terrain, les éleveurs. Ils rappellent en outre que leur première préoccupation est le bien-être et la santé de leurs animaux. Quel que soit le mode d'élevage, les éleveurs veillent en effet au respect des conditions dont les volailles ont besoin pour produire une viande de qualité.
 
Pour les aider dans cette tâche, la filière travaille collectivement de longue date en faveur du bien-être de ses animaux. Engagés dans une démarche de progrès et de transparence, tous les maillons de la filière œuvrent, en collaboration avec les instituts techniques et les ONG, à l'évaluation du bien-être animal.
 
En France, les poulets standards sont élevés dans des exploitations familiales répondant à de fortes exigences, tant en matière de respect du bien-être animal que de sécurité sanitaire. La fin de ce type d'élevages en France ouvrirait la porte à des importations de poulets ne répondant pas aux mêmes exigences." 
 
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