Un incendie s'est déclaré dans la nuit du 1er au 2 avril dans le centre de Joigny (Yonne). Aucune victime n'est à déplorer mais ce nouveau départ de feu au centre-ville pose la question de la protection des bâtiments abandonnés du cœur de la ville.
"Les flammes dépassaient le toit ! Pour être impressionnant, c'était impressionnant !" Lorsque l'incendie se déclare, Marcelle est chez elle, devant sa télévision. "Tout à coup, j'ai entendu une explosion. Je pensais que c'était ma chaudière, mais ma voisine tape sur ma porte et me dit 'sortez, il y a le feu !'", décrit cette habitante du centre historique de Joigny.
C'est vers 22 heures, samedi 1er avril, que le bâtiment qui jouxte la maison de Marcelle, une grange abandonnée, s'embrase. Gendarmes et pompiers arrivent rapidement sur les lieux et parviennent à circonscrire le brasier avant qu'il se propage... mais pas avant que la toiture et la charpente de la bâtisse soient détruites par les flammes.
Le quatrième incendie dans le cœur médiéval en quinze ans, selon le maire
Ce n'est pas la première fois qu'un incendie éclate dans la vieille ville. "En 15 ans, on en a eu quatre. Et c'est toujours une grande peur", confie Nicolas Soret, maire (PS) de Joigny.
L'un des plus impressionnants date du 8 décembre 2013. Le feu avait démarré en toute fin d'après-midi et s'était, cette fois-ci, propagé aux maisons adjacentes. Quatre maisons avaient été détruites et 18 personnes évacuées. Au total, plus de 50 pompiers avaient été mobilisés pour éviter la propagation.
Un autre brasier s'était déclaré dans la centre historique en 2016 - trois maisons avaient été touchées, rapportait à l'époque l'Yonne Républicaine. Rebelotte quatre ans plus tard, quand un incendie avait ravagé trois habitations dans le quartier Saint-André. Là encore, une cinquantaine de pompiers était intervenue.
"La plus grande peur de tous les maires de Joigny"
Il faut dire que les bâtiments du centre-ville sont un vrai casse-tête pour la commune. Les maisons, pour la plupart très anciennes, sont souvent à pan de bois et très rapprochées les unes des autres. "En cas de feu, ça menace évidemment de se propager très aisément d'une maison à l'autre", nous expliquait en 2013 un sapeur-pompier.
"L'incendie dans la vieille ville, c'est la plus grande peur de tous les maires de Joigny depuis toujours", ajoute aujourd'hui Nicolas Soret. "D'autant que les charpentes sont enchevêtrées, ce qui fait un effet domino terrible."
C'est aussi dans ce secteur de la ville qu'il y a le plus de bâtiments abandonnés : un sur cinq serait inoccupé. Pour limiter les risques d'incendie, la commune a donc décidé de travailler à la rénovation du centre ancien. "Mais un incendie, ça peut être une erreur faite par un habitant, ou un problème technique, comme un compteur... Quoi qu'on fasse, on ne pourra jamais éviter tout risque", conclut Nicolas Soret.