Au centre de détention de Joux-la-Ville, dans l'Yonne, des détenues s'improvisent actrices

Il y a quelques semaines, le centre de détention de Joux-la-Ville, dans l'Yonne, ouvrait ses portes à une équipe de cinéma pour le tournage d'un film intitulé "Mise à nu(e)". Dirigées par le réalisateur Arnaud Selignac, deux actrices professionnelles y donnaient la réplique à onze détenues.

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"Action !" Devant les caméras, une scène de cinéma banale : deux femmes discutent dans une bibliothèque. Le lieu de tournage, lui, n'a rien de banal. En octobre 2017, le centre de détention de Joux-la-Ville, dans l'Yonne, s'est transformé en plateau de cinéma pour le film Mise à nu(e) d'Arnaud Salignac. Deux actrices professionnelles y donnent la réplique à huit détenues. 

C'est la première fois en France qu'un film est tourné avec des détenues en milieu carcéral. En faisant ce choix, Arnaud Salignac souhaite "donner la parole aux détenues" et leur permettre "de parler de leur féminité en prison, de leur corps, de l’âge adulte à la vieillesse, des violences subies, des manques, mais aussi du désir et du plaisir" au travers d'une fiction. 

Le film raconte l'histoire de Manon, qui arrive en prison après avoir tué sa propre mère. Les autres détenues lui tournent le dos comme Nadine avec qui elle partage sa cellule. Elle est incarcérée depuis trois ans pour avoir tué son mari violent. Tout semble séparer les codétenues : le milieu d'où elles viennent, leur passé et leurs désirs.  Pourtant peu à peu, les deux femmes parviennent à s'apprivoiser. 

Il y a quelques semaines, le centre de détention de Joux-la-Ville, dans l'Yonne, ouvrait ses portes à une équipe de cinéma pour le tournage d'un film intitulé "Mise à nu(e)". Dirigées par le réalisateur Arnaud Selignac, deux actrices professionnelles y donnaient la réplique à onze détenues.

Parler de la féminité en prison


Pour les huit femmes choisies comme actrice, cette aventure les sort d'un quotidien limité aux murs de la prison. "L'équipe est adorable. Tout le monde prend du temps pour nous expliquer les choses et nous considère comme des êtres humains, pas simplement des numéros d'écrou", explique Anaïs, l'une de ces actrices d'un jour. 
 
Pour l'administration de la prison, l'expérience est une réussite. "Les détenues montrent qu'elles savent faire des choses et montrent au public qu'elles sont partis prenante dans des activités, tout le monde y trouve son compte', explique Francis Gervais, directeur du centre de détention.

Le film devrait sortir au printemps 2018. Certaines pourront aller le voir au cinéma. D'autres le découvriront depuis la prison.
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