« J’ai failli mourir du covid. Et on va mourir pour notre profession » A Auxerre, les restaurateurs désespérés manifeste

Ils en ont « ras le bol ». Ce mercredi 2 décembre, ils étaient quelques centaines de personnes rassemblées à Auxerre (Yonne) pour demander la réouverture de leurs cafés, bars ou restaurants. Pour l’instant, l’échéance est fixée au 20 janvier. "Incompréhensible" selon eux. 
 

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Ils sont quelques centaines ce mercredi à Auxerre. Restaurateurs, fournisseurs, professionnels de l'évènementiel, gestionnaires de salles de sport. Dans le calendrier du déconfinement fixé par Emmanuel Macron, ils sont les derniers mentionnés pour une réouverture à l’horizon du 20 janvier. Encore 7 semaines à tenir ! Pour eux, c’est trop.

« Il y a un ras le bol ! Pourquoi on est montré du doigt ? interroge un restaurateur présent. « Comme si on voulait casser du petit commerce pour laisser la place à des franchises… On est tous là pour travailler et pour faire rentrer de l’argent pour payer nos charges. On ne veut pas des aides, on veut travailler avec notre propre énergie » s'agace le professionnel.
 

On ne veut pas des aides, on veut travailler ! clame-t-il avant de poursuivre. J’ai eu le covid. J’ai failli mourir. Et aujourd’hui on va mourir pour notre profession. 

Eric Moutard, président de l'UMIH 89


Sur une banderole, un slogan: « Laissez-nous travailler pour vivre ! » Derrière, Eric Moutard. Propriétaire du restaurant Le Biarritz et président de l’UMIH 89, le syndicat de la profession, il dénonce l’absence des banquiers et des assureurs auprès des cafés, bars et restaurants. 

Après 2 confinements et 5 mois de fermeture, lui-même a perdu 40% de son chiffre d’affaire dans son établissement auxerrois. « Les cafetiers, c’est le parlement du peuple. Battons-nous ! On ne veut pas des aides, on veut travailler ! clame-t-il avant de poursuivre. J’ai eu le covid. J’ai failli mourir. Et aujourd’hui on va mourir pour notre profession. »
 

Réouverture le 20 janvier ? 

Un peu plus loin, un autre restaurateur est au bord des larmes. Il ne sait pas s’il doit croire à une réouverture le 20 janvier. « C’est très difficile d’imaginer l’avenir. Pourquoi pas un troisième confinement ? Qu’est ce qui nous dit que l’on va pouvoir rouvrir ? » Lui demande la réouverture de certains établissements et une application des protocoles sanitaires au cas par cas. «Nous, on a un établissement gastronomique avec beaucoup d’espace entre chaque table. On a mis en place tout ce qu’il fallait respecter. C’est ridicule. On n’est pas un bar où on se donne du coude. Les gens sont assis. S’ils bougent sans leurs masques, on les reprend. On a la capacité de gérer nos clients. »

Face à la gronde de la profession, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a déjà annoncé l'augmentation du plafond d'aide. Jusqu'à 10 000 euros par mois ou 20% du chiffre d'affaire (plafonné à 200 000 euros). Ce mercredi, le ministre a également demandé aux assureurs de geler les cotisations pour la profession. Pas sur que cela face patienter les restaurateurs durant encore 7 semaines. 

Lundi 7 décembre, un nouveau rassemblement du même type est prévu à Dijon, place de la Libération, à l'initiative de l'UMIH. "Les noms des différents établissements fermés seront scandés au micro sous forme de litanie par de jeunes
apprentis représentant les professionnels de demain qui ont aujourd’hui un avenir incertain"
explique le syndicat dans un communiqué. Dans le département de Côte d'Or, 2243 établissements sont actuellement fermés représentants 5600 emplois. 
 
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