Mi-septembre, les gendarmes d'Auxerre (Yonne) ont interpellé deux mineurs qui volaient des défibrillateurs communaux, puis les revendaient sur Le Bon Coin. Estimé à plus de 35 000 euros, le préjudice hérisse les associations de secourisme.
C'est un drôle de trafic auquel ont mis fin les gendarmes d'Auxerre. Dans une publication sur les réseaux sociaux datée du 16 septembre, le groupement de gendarmerie de l'Yonne a annoncé avoir interpellé deux adolescents qui volaient... des défibrillateurs. Au total, plus de 20 vols ont été commis dans le département en l'espace d'une année, selon les forces de l'ordre.
"Ces appareils oh combien importants étaient ensuite revendus sur le site de vente en ligne "Le Bon Coin''", précisent-elles. "Au moment de leur interpellation, les deux jeunes détenaient encore deux appareils à leur domicile qu'ils s'apprêtaient à vendre." Le préjudice global est estimé à plus de 35 000 euros.
"Fortement préjudiciable pour les victimes"
Préjudice qui fait bondir les fédérations de secourisme. "Ces vols mouchent nos efforts de sensibilisation au secourisme", soupire Dominique Besset, président de l'Association des Sauveteurs-Secouristes de Monéteau et de l'Auxerrois (ASSMA), un collectif associé à la Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme.
Pour rappel, la présence de "DAE", défibrillateurs automatisés externes, est obligatoire dans la plupart des établissements recevant du public depuis la loi n°2018-527 du 28 juin 2018. Celle-ci préconise également leur installation "de préférence" en extérieur, sur des bâtiments connus des citoyens et identifiables, et dans des boîtiers pour les protéger des intempéries.
"Mais à cause d'incidents de ce genre, les élus préfèrent les installer à l'intérieur des établissements recevant du public, comme les salles des fêtes, pour éviter les vols, car ça représente un investissement d'environ 2 500 à 3 000 euros", précise le président de l'ASSMA. "Seulement, l'accès au défibrillateur en devient plus compliqué. Ce qui peut être fortement préjudiciable pour les victimes qui ont besoin d'une aide immédiate."
Un mal pour un bien ?
De ces vols de défibrillateurs ressort toutefois un bienfait, toujours selon Dominique Besset : "au moins, on met en avant le sujet des premiers secours !", estime celui pour qui il circule "beaucoup de mauvaise communication sur l'usage du défibrillateur et sa complémentarité avec le massage cardiaque".
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Car l'un et l'autre n'ont pas la même fonction. En cas d'arrêt cardiaque, le massage vise à maintenir la circulation sanguine dans les organes. Il est essentiel et doit toujours être réalisé, peu importe l'âge de la victime. Le défibrillateur, en revanche, sert à restaurer un rythme cardiaque normal afin que le cœur puisse assurer son rôle de "pompe".
Tous les détails de la marche à suivre en cas d'arrêt cardiaque sont expliqués sur le site de la Croix-Rouge française.