L'origine et la traçabilité de la viande sont deux impératifs incontournables qui font l'objet d'une stricte réglementation dont l'application est régulièrement contrôlée par les administrations concernées. Ce cadre légal rassure les consommateurs et apporte un soutien à l'élevage français.
Depuis les scandales de la vache folle et des lasagnes congelées à la viande de cheval, les consommateurs sont devenus méfiants vis à vis de la viande et des produits carnés transformés qu'ils achètent et qu'ils mettent dans leurs assiettes.
La réglementation en vigueur oblige les éleveurs à identifier leurs animaux. Le lieu de naissance, l'éleveur, le lieu d'abattage, permettent d'étiqueter la viande et de renseigner le consommateur. A toutes les étapes (l'abattage, la découpe, les lots de viande, la transformation) l'identification est obligatoire.
De même, l'indication de l'origine des viandes est obligatoire dans les établissements de restauration dès lors que les consommateurs peuvent s'attabler sur place ou qu'ils peuvent emporter ou se faire livrer des repas. Cette information doit être clairement affichée ou/et indiquée sur les menus distribués aux clients. Les cuisines centrales ne sont pas concernées, à la différence des établissements à qui elles livrent (cantines scolaires, prisons).
Les agriculteurs eux-mêmes se sont battus pour imposer des logos qui identifient la viande française afin de protéger leurs filières professionnelles. Aujourd'hui, ces agriculteurs sont inquiets face au danger que représente pour eux l'ouverture du vaste marché de l'Union Européenne aux importations de viande bovine des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay.)
Dans ces pays les exigences de traçabilité ne sont pas aussi strictes. Les éleveurs sud-américains n'ont pas les mêmes cahiers des charges sanitaires et peuvent utiliser des hormones, des activateurs de croissance, et de l'alimentation avec des OGM. Enfin leurs coûts de production sont très inférieurs à ceux des agriculteurs de l'Union Européenne.
Avec cet accord de libre-échange ce sont plus de 70 000 tonnes de viande bovine sud-américaine qui pourraient inonder le marché européen alors que éleveurs-agriculteurs français sont en difficulté.