Ce mercredi 21 avril, vers 14 heures, une quinzaine de personnes ont pris la décision d'occuper le théâtre d'Auxerre (Yonne). Parmi eux, des intermittents du spectacle inquiets concernant la réforme de l'assurance-chômage.
Dans la mouvance de l'occupation de plusieurs théâtres en France ces dernière semaines, une quinzaine d'intermittents du spectacle ont pris possession du théâtre d'Auxerre en début d'après-midi, ce mercredi 21 avril.
Comme dans d’autres villes en France, ils réclament plus de moyens pour la culture touchée de plein fouet par la crise sanitaire depuis un an. En Bourgogne Franche-Comté, les théâtres de Dijon et Besançon sont notamment occupés depuis plusieurs semaines.
Parmi les manifestants, il y a Anne. Elle est comédienne. Aujourd'hui, elle mène cette action pour revendiquer la réouverture des théâtres et des lieux culturels qui n'ont plus le droit de fonctionner "depuis trop longtemps" selon elle. "On doit nous permettre de travailler et d’autoriser les spectacles et faire en sorte qu'on puisse continuer à vivre."
Une deuxième année blanche
Cette action a également été initiée pour protester contre la réforme de l'assurance-chômage et demander la prolongation de l'année blanche. Face à l’arrêt des activités culturelles du fait de la crise sanitaire, le Président de la République avait annoncé le 6 mai 2020 la mise en œuvre d’une "année blanche" pour les intermittents.
Cela s’est traduit par un dispositif qui prolonge la durée d’indemnisation de l’ensemble des intermittents jusqu’au 31 août 2021. Or, cette "année blanche" s'arrête donc en août, sans que la vie culturelle n’ait pu reprendre depuis 2021.
Ce que l'on demande, c'est une deuxième année blanche et l’arrêt de la réforme de l'assurance-chômage" déclare Gérard Charrue, responsable départemental de la CGT dans l'Yonne. "L'ensemble de la population va être touchée. Cela représente une baisse des indemnisations de 24%."
"Cette réforme de l’assurance-chômage est absolument catastrophique pour les précaires, les intermittents de l’emploi" témoigne Anne. "Ce n’est pas avec ça qu’on va avancer. On est en mode survie."
Une occupation de nuit
Dans le prolongement de ce mouvement, le Théâtre d'Auxerre pourrait être également occupé de nuit. Dès ce soir, ce sont une dizaine personnes qui annoncent leur intention de dormir ainsi sur place.
Le directeur du Théâtre, en désaccord avec une occupation nocturne, a échangé avec les manifestants. Il leur a proposé une occupation en journée du lieu culturel.
Une centaine de théâtres sont actuellement occupés partout en France.