"Ce sont nos animaux de compagnie, donc nous sommes inquiets !" : les cas suspects de fièvre catarrhale s'enchaînent dans l'Yonne.

Depuis le 12 août, date de lancement de la campagne vaccinale gratuite contre le nouveau variant de la fièvre catarrhale, les cas suspects s'enchaînent dans l'Yonne. Inquiets, les éleveurs du secteur continuent de vacciner leurs bêtes.

Après la Saône-et-Loire, un autre département bourguignon est potentiellement touché par des cas de fièvre catarrhale. Ce samedi 31 août, Éric Barassin, vétérinaire dans le secteur de Toucy (Yonne), une commune située à une vingtaine de kilomètres d'Auxerre, ausculte une brebis.

"Elle a de l'œdème sur les pattes, elles sont très chaudes, son nez coule, sa tête est enflée... Tout cela, ce sont des symptômes caractéristiques de la fièvre catarrhale," explique-t-il à Jean Guichoux, l'éleveur de l'animal, avant d'ajouter : "Pour moi, elle est touchée. Il y a 90 % de chance que le résultat du test revienne positif."

Ce n'est pas le seul cas recensé par ce vétérinaire depuis le lancement de la campagne de vaccination gratuite, le 12 août dernier. "Nous avons eu la première suspicion dès le lendemain, qui s'est avérée négative. Depuis, en moyenne, nous en avons deux ou trois par jour," explique-t-il.

Il a lui-même détecté un cas positif de sérotype 3. "Dans les élevages des environs, nous avons des confirmations," ajoute-t-il.

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Des agriculteurs qui ont foncé sur la vaccination...

Les cas se développent dans toute la France. Le gouvernement a donc établi une zone régulée, annulant certains concours et suspendant les exportations au cas par cas, selon les politiques de chaque pays. Il a également mis en place une campagne de vaccination ciblée, volontaire et gratuite. Les éleveurs de l'Yonne en ont directement bénéficié.

"Comme j'avais entendu parler des problèmes dans les départements du Nord, je m'étais inquiété. J'avais averti les vétérinaires et dit : 'Moi, de toute façon, je veux faire vacciner mes brebis.' Dès que les vaccins sont arrivés, je l'ai fait," explique Jean Guichoux. Même son de cloche chez Lilian Rameau, éleveur ovin à Précy-le-Sec (Yonne).

Je voulais éviter qu'il y ait trop de pertes. J'espère avoir agi assez tôt." Le vaccin n'empêche pas d'attraper la maladie, mais la chambre d'agriculture de l'Yonne explique dans un communiqué qu'il "permet de réduire les signes cliniques en diminuant la virémie (quantité de virus dans le sang)."

La vaccination reste donc "très importante pour limiter l'impact clinique et la mortalité." Aucun chiffre officiel n'a été communiqué. Cependant, Julien Pané, président du syndicat d’élevage ovin de Côte-d'Or, estime que les pertes pourraient atteindre jusqu'à "30 % sur les moutons," ce qui aurait donc "un réel impact économique."

... Mais qui sont tout de même inquiets

L'inquiétude est donc de mise pour les agriculteurs de la région. "On ne sait pas ce qui peut se passer. Nous avons un nombre restreint de brebis. Ce sont nos animaux de compagnie, on y tient beaucoup," estime Jean Guichoux. De son côté, Lilian Rameau reste vigilant : "Nous surveillons les symptômes, mais je n’en ai pas remarqué de particulier."

"Dans quinze jours, cela fera trois semaines qu'elles seront vaccinées. Je serai alors un peu plus serein," ajoute-t-il. En Saône-et-Loire, un cas, situé dans le sud du département, a également été détecté.

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