Les conditions d'élevage de chiens à Mézilles font toujours polémique

Le centre d'élevage de Mézilles dans l'Yonne fait polémique depuis son ouverture il y a 45 ans. Des animaux y sont élevés pour servir à des expérimentations scientifiques, en laboratoire. Une pratique cruelle et dépassée pour les militants de la cause animale, qui demandent sa fermeture.

Installé au milieu d'une forêt, loin des regards indiscrets, le centre d'élevage du domaine des souches à Mézilles (Yonne) intrigue depuis sa création en 1974. D'autant que son propriétaire ne nous a jamais autorisé à filmer l'intérieur, ni accordé d'interview.

L'élévage s'étend sur 7 000 mètres carrés avec près de 1 600 chiens. Avec un chiffre d'affaire qui tourne autour de 1,3 million euros, l'entreprise est une affaire prospère qui emploie 16 salariés.
 


Son activité est de fournir des chiens aux laboratoires pour tester des médicaments ou des techniques de chirurgie. Par exemple, c'est ici que l'AFM-Téléthon achète ses golden retriever myopathes. Un usage qui fait polémique.

Sur son site internet, l'association justifie ces pratiques et explique que ces expériences sont indispensables dans son combat contre les maladies génétiques. Et avant de tester un médicament sur des êtres humains, la législation française rend obligatoire le passage par des animaux.

Depuis des années, l'association de défense des animaux One Voice cherche la faille juridique et attaque régulièrement devant les tribunaux. Le dernier épisode en date est la contestation d'un arrêté préfectoral qui modifie l'agrément de l'élevage. "Là, nous avons un élevage qui s'agrandit. Ça va complètement à l'opposé du mouvement mondial", nous expliquait Muriel Arnal, la fondatrice de One Voice, en février dernier. "Il ne s'agit pas d'un agrandissement, répond Alix Barboux, la directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations de l'Yonne. Il s'agit en réalité d'une régularisation d'un arrêté qui date de 1974."
 

Plainte pour maltraitance

One Voice tente aussi de faire aboutir une plainte pour maltraitance, et a obtenu le droit de faire pénétrer un huissier sur le site. "Il a constaté qu'il y avait énormément d'animaux, comme l'avait constaté le rapport d'inspection officiel, que les femelles sont seules pour mettre bas la nuit, que les cours sont nettoyées au karcher pendant que les chiens sont présents dans les petites courettes", nous disait la présidente de l'association en février. 

Muriel Arnal ne peut plus tenir ces propos aujourd'hui. La cour d'appel de Paris a interdit à One Voice de faire la publicité de ce rapport. À la direction des services vétérinaires de l'Yonne, on conteste les insinuations des militants. "Tous les bâtiments sont inspectés. On dresse un tableau, un constat d'anomalies s'il y en a. Et tous les ans, on arrive à des choses qui sont tout à fait normales. Pas d'anomalies majeures, précise Philippe Théodore, directeur adjoint. Il est vrai que depuis que cet établissement fonctionne, il a eu le temps d'intégrer toutes les évolutions réglementaires. On peut garantir que les animaux sont réellement correctement traités."

Des chercheurs publient fréquemment des tribunes dans la presse pour défendre les expériences sur les animaux. Ces dernières années, des alternatives se sont développées comme la fabrication de cellules souches ou la modélisation mathématique. Sans incidence pour autant sur l'activité et les commandes de l'élevage de Mézilles.
 
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