Le 9 avril dernier, un trou s'est formé dans la route qui traverse un hameau de Saint-Martin-du-Tertre (Yonne). Près de quatre mois plus tard, la commune est toujours coupée en deux.
Même le chef de chantier n'en revient pas. "On a déjà vu des trous dans la chaussée, mais comme celui-ci, non", s'étonne Mohammed Bourfiss, gérant de la société HB Travaux Publics qui œuvre sur le colmatage de la cavité. "Jamais d'aussi grand."
Ce trou, voilà près de quatre mois qu'il contrarie la vie des habitants des Joigneaux, un hameau de Saint-Martin-du-Tertre (Yonne), à quelques kilomètres de Sens. Apparu le 9 avril dernier, il s'est élargi au point de couper la route en deux. Il mesure désormais six mètres de large et cinq de profondeur.
Selon les différentes expertises, la formation de l'abîme est vraisemblablement due à une rupture de canalisation. Comble de malchance, celle-ci se trouve à côté d'un puit. "La fuite d'eau a entraîné des matériaux très friables en surface dans le puits", précise Daniel Cordillot, maire de la commune. "Sous la chaussée, le sol est plutôt sablonneux, très sensible, et peut être facilement entraîné par l'eau."
"C'est vrai que ça commence à devenir long !"
Pour les habitants, ce trou est un désagrément au quotidien. "On ne peut plus prendre la route habituelle, donc on a le choix soit de passer par un petit chemin en mauvais état, soit de tout contourner", déplore Chantal, une riveraine. "Ça nécessite de faire trois kilomètres de détour supplémentaire", ajoute Joseph. "On s'y est fait, mais c'est vrai que ça commence à devenir long !"
Le maire, de son côté, l'assure : "Je comprends vraiment la gêne pour les habitants. On a fait tout notre possible pour que les réparations se fassent le plus rapidement possible, mais entre les expertises à faire réaliser, les problèmes avec les assurances, les délais pour trouver les entreprises... On ne cesse d'être surpris par les délais administratifs et la bureaucratie."
Les habitants ne sont pas les seuls à faire les frais de ce trou : les services publics aussi. Le ramassage des ordures ménagères a ainsi dû être réorganisé, tout comme le passage du facteur. "Maintenant, il doit arriver en bas pour livrer les habitants du bas, et faire le tour par le haut pour livrer ceux du haut", détaille Daniel Cordillot. "Tout ça prend des proportions... !"
La commune, qui pour l'heure finance l'ensemble des opérations, a déjà engagé 26 000 euros. Un coût qui pourrait grimper jusqu'à 100 000 euros... "Ce qui n'est pas rien pour une commune qui a un budget d'investissement annuel de 300 000 euros", note l'édile.
Si les travaux ont débuté, avec en premier lieu le colmatage du puits, il faudra encore attendre pour que la route soit à nouveau praticable. De nouvelles analyses sont prévues d'ici dix jours et détermineront la suite la suite des réparations.