Le député de la 1ere circonscription de l'Yonne Guillaume Larrivé (LR) a vivement critiqué jeudi 29 juin la "faute politique" d'Emmanuel Macron, qu'il surnomme "le président impérial", de s'exprimer devant le Congrès avant son Premier ministre, ce qui n'est pas selon lui conforme à la Constitution.
"Ce n'est pas la Constitution, la Constitution dit que c'est le Premier ministre qui détermine et conduit la politique de la nation. Et la Nation est représentée par l'Assemblée nationale", a expliqué le député de l'Yonne sur le plateau de LCI. "Il est naturel, normal, démocratique, sain que le chef du gouvernement vienne s'exprimer devant l'Assemblée nationale (qui) peut mettre en cause sa responsabilité", a-t-il poursuivi.
"Nous ne sommes pas dans un régime impérial où il s'agirait d'aller applaudir le nouveau prince qui s'exprimerait devant nous en toute irresponsabilité", s'est-il indigné, évoquant "plus qu'une bizarrerie institutionnelle, de la part d'Emmanuel Macron, c'est une faute politique".
Un président de la République intouchable
Assurant que le groupe LR discuterait de sa venue ou non à Versailles lundi 27 juin, M. Larrivé a rappelé ne pas être "aux ordres du Président de la République". "Je suis un élu du suffrage universel direct, il l'est aussi, il y a deux pouvoirs en France", a-t-il rappelé.
Et si c'est "le Premier ministre qui doit, de par la Constitution, faire un discours de politique générale devant l'Assemblée nationale", c'est "parce qu'il peut être interrogé, contrôlé, interpellé par les députés". "Ce n'est pas le cas du président, le président de la République est intouchable".
Un "hold-up anti-démocratique"
"L'idée que le début de la législature commence par un discours du Président de la République devant le Congrès, c'est au fond l'idée que le président impérial vient s'exprimer, on n'a pas le droit de discuter ce qu'il dit, il suffit d'entendre et ensuite la messe serait dite", a-t-il dénoncé.
Guillaume Larrivé a également critiqué l'absence de vice-président de l'Assemblée nationale représentant un groupe minoritaire. "Nous n'allons pas nous laisser museler, nous allons par tous les moyens juridiques, légaux, nous exprimer", a-t-il prévenu, rappelant que d'autres groupes parlementaires dénonçaient avec LR "cette espèce de hold-up anti-démocratique que le rouleau compresseur En marche! essaie de mettre en oeuvre à l'Assemblée nationale".