L'aventurier et nageur de l'extrême Arnaud Chassery vient d'homologuer une nouvelle traversée en eaux glacées : un "ice mile", dans un lac du Haut-Atlas marocain à plus de 2000 mètres d'altitude.
"À cette température, le corps est totalement engourdi, les épaules pèsent deux tonnes et rythme cardiaque monte très haut." Cette température ? 4,7°C dans l'eau, -5°C à l'extérieur. Ce lundi 23 janvier, au cœur du Haut-Atlas marocain, l'aventurier et nageur de l'extrême Arnaud Chassery, originaire de l'Yonne, a réalisé un nouvel exploit : un "Ice mile", littéralement un mille (1 609 mètres) à la nage dans une eau glacée.
Vous trouvez qu'il fait froid en ce moment ?
— France 3 Bourgogne (@F3Bourgogne) January 25, 2023
Le Bourguignon Arnaud Chassery, lui, vient de nager 1,6 km dans un lac à 5°C, à 2270 mètres d'altitude dans les montagnes du Haut-Atlas.
Température extérieure : -5°C ! pic.twitter.com/CNxmR3aZ8z
Un défi homologué par la fédération internationale de nage en eaux glacées
En guise de mise en bouche, "pour m'acclimater et me mettre dans l'ambiance, j'ai participé ce weekend à l'événement "Ice swim in Morocco" organisé par le nageur Hassan Baraka", raconte Arnaud Chassery. Un 500 mètres dans une eau à 5,4°C. Le Bourguignon termine troisième du défi.
Puis, ce lundi, c'était le moment de plonger dans le grand bain : direction le lac de Tislit, perché à 2 270 mètres d'altitude dans les montagnes du Haut-Altas.
Ils étaient six nageurs à tenter le défi, placé sous la surveillance de l'IISA, la fédération internationale de nage en eaux glacées : trois Français, un Luxembourgeois, une Argentine et une Mexicaine.
"À la moindre faute d’inattention, les mouvements se désorganisent totalement"
"Les 300 premiers mètres étaient très difficiles pour moi, j’ai vraiment cru que je n’y arriverais pas", raconte Arnaud Chassery. "À cette température, le corps est totalement engourdi, les épaules pèsent deux tonnes et rythme cardiaque monte très haut."
"Le froid atteint déjà les extrémités et gangrène progressivement le corps. À 800 mètres, je ne sentais plus mes bras."
Arnaud Chassery
Pour veiller à ce que tout se passe bien, un juge de l'IISA et un médecin surveillent les nageurs, dont les corps sont mis à rude épreuve. "Les 400 derniers mètres sont tout aussi compliqués. À la moindre faute d’inattention, les mouvements se désorganisent totalement."
Arnaud Chassery souffre, endure et manque de lâcher prise à 200 mètres de l'arrivée. "Sentant que l’arrivée était proche, et voyant les spectateurs m’encourager de toutes leurs forces, je suis sorti de ma concentration et avalé une tasse. Il a fallu toute mon expérience pour me remobiliser et ne pas sombrer."
Il finit par atteindre la ligne d'arrivée... Mais il n'est pas au bout de ses peines. "J’étais toujours lucide mais il m’a fallu quelques instants pour retrouver mon équilibre." Une fois sorti de l'eau, le corps encaisse un violent choc thermique.
"L’after drop (la phase de réchauffement après être sorti) reste le moment le plus douloureux, avec des douleurs violentes dans les pieds."
Arnaud Chassery
Mais la récompense est là : le "Ice mile" d'Arnaud Chassery est validé, homologué par l'IISA. Ce mardi, au lendemain de l'épreuve, l'Icaunais est lessivé mais "très heureux d’avoir réussi cette épreuve emblématique de la nage extrême", un exploit détenu par moins de 500 nageurs dans le monde.
Habitué des défis extrêmes
Originaire de Chamvres près de Joigny dans l'Yonne, Arnaud Chassery a de nombreux défis sportifs à son actif : ascension du Kilimandjaro, traversées de la Manche à la nage, exploration de la jungle amazonienne... Il s'est spécialisé, ces dernières années, dans la nage en eaux glacées. Il s'entraîne, à l'année, dans le (très frais) ruisseau du Tholon, près de chez lui.