Ce lundi 27 mars, la justice a condamné la commune de Migennes (Yonne) pour avoir arrosé ses espaces verts en pleine période de sécheresse, alors qu'un arrêté préfectoral l'interdisait. La mairie devra s'acquitter d'une amende de 1 500 euros, dont 750 avec sursis.
Pelouse interdite… à l’arrosage. L’été dernier, un arrêté signé par le préfet de l’Yonne interdisait aux mairies d’arroser leurs espaces publics en pleine période de sécheresse. Sauf qu’à Migennes, la consigne n’a pas été respectée.
Ce lundi 27 mars, la commune a été condamnée à 1 500 euros d’amende, dont 750 euros avec sursis par le tribunal de police de Sens. Motif : "usage d’eau contraire à la limitation ou suspension prescrite par la loi".
Un contrôle réalisé le 5 septembre
Le 5 septembre dernier, des agents de l’OFB, l’Office français de la biodiversité, découvrent en effet lors d’un contrôle un dispositif d’arrosage automatique toujours en activité sur une pelouse, quatre massifs et deux ronds-points de la ville.
Trois agents municipaux expliquent alors que c’est le maire (LR) de Migennes, François Boucher, qui a ordonné l’arrosage des espaces publics. Contacté, ce dernier n’a pas souhaité s’exprimer. Mais lors du procès, il s’est défendu de ces accusations.
"Je vous confirme que je n’ai donné aucun ordre. Ce n’est pas ma responsabilité", exprime-t-il dans des propos rapportés par nos confrères de l’Yonne Républicaine.
Une ligne de défense qui n’a visiblement pas convaincu la procureure de la République de Sens. Lors de l’audience, elle lui lance : "Et à votre retour en septembre (ndlr : après vos vacances), le bel état des fleurs ne vous a pas étonné ?"
L'opposition s'insurge
Les élus d’opposition au conseil municipal ne sont pas non plus convaincus par la posture de l’édile. Ils sont vent debout contre le non-respect de l’arrêté préfectoral.
"Je suis certain que les agents municipaux n’auraient pas pris d’eux-mêmes la décision d’arroser alors que c’était interdit. Je connais tellement François Bouchet que je suis sûr qu’il leur a dit de ne pas respecter l’arrêté", avance Claude Prévost, dans l'opposition municipale, qui espère que la polémique permettra de repenser le fleurissement de la ville pour réduire les besoins en arrosage..
Quant à la population de la commune, la sanction infligée à la maire est le principal sujet de conversation sur le marché ce jeudi matin. "Ce n’est pas normal, il faut respecter la nature. Si on a des arrêtés, c’est pour des raisons écologies et on se doit de les respecter", confie une jeune femme qui comprend la sanction infligée à la commune.
Même si pour d’autres habitants, l’amende est incompréhensible. "Je défends le maire de toute façon. Une commune sans aucune fleur, je trouve ça triste. L’ambiance est tellement morose, il faut arrêter de tout vouloir guider".
Pour rappel, le département de l'Yonne est, déjà, placé en vigilance vigilance sécheresse. Depuis le 10 mars dernier, les autorités invitent les Icaunais à réduire leur consommation d'eau.