Ils ont décidé de mettre les panneaux d'entrée de communes sans dessus-dessous. Les agriculteurs mènent un mouvement de grogne contre les politiques et réglementations contradictoires qui les visent. Dans l'Yonne, les éleveurs de la FDSEA ont retourné un des panneaux de la ville d'Auxerre.
Ils expriment leur colère en retournant les panneaux d'entrée et de sortie des communes. Les agriculteurs dénoncent à travers une action symbolique le manque de soutien du gouvernement, les réglementations trop strictes et leurs charges de travail trop importantes.
Ce jeudi 23 novembre, les membres des Jeunes Agriculteurs de l'Yonne et de la FDSEA ont alors décidé de renverser le panneau de plusieurs villes et villages du département. Une mobilisation qui s'ancre dans une action nationale. Les agriculteurs de la Nièvre, de Dordogne, de Corrèze ou encore de Charente-Maritime, entre autres, ont réalisé le même geste dans leurs collectivités.
Dans l'Yonne, l'action a débuté jeudi soir 23 novembre à Auxerre. Franck Pouillot, secrétaire général de la FDSEA dans le département, nous explique les raisons de cette mobilisation.
Quelle est l'action que vous avez mené ce jeudi soir ?
Nous sommes devant le premier panneau auxerrois qui est retourné dans le cadre de notre action départementale. Ce geste fait suite à l'appel national de la FDSEA à une semaine d'actions pour dénoncer deux problématiques aujourd'hui auxquelles on fait face au niveau de l'agriculture.
Pourquoi mener cette action ?
On demande une pause normative pour arrêter la superposition de normes et réglementations qui sont très lourdes de conséquences sur les exploitations. Et on demande aussi une cohérence entre les politiques françaises et européennes. Parce qu'on peut vouloir beaucoup de choses, mais pas deux choses inverses en même temps...
Quelle est la situation actuelle pour les agriculteurs de l'Yonne ?
On est en train de sacrifier la production en Europe et en France au profit de l'importation. De nombreux marchés sont aujourd'hui destabilisés par la suppression des moyens de production ou par l'absence de normes strictes imposées au moment de l'importation.
La viande bovine n'est plus auto-suffisante, pareil pour les productions d'oeufs, de poulets, on a l'exemple emblématique de la cerise dans notre département. La production s'écroule au profit de l'importation. Ce sont des choses qu'on ne peut pas entendre. Il nous faut retrouver de la cohérence, dans les directives et les moyens qui sont mis en place.
Quelle est la symbolique de votre action ?
Cette action est résumé par notre symbole "On marche sur la tête". Aujourd'hui, on marche sur la tête dans l'ensemble des réglementations. Il nous faut retrouver de la cohérence et une ligne directrice claire.
On est désabusé. Les injonctions contradictoires permanentes font qu'on ne sait plus où aller, on ne sait plus comment faire, on ne sait plus si on doit encore investir. C'est une sensation de désarroi. Je souhaite que les 400 communes du département soient comme ça, avec les panneaux retournés, vendredi matin.