Deux mois après l'annonce de la fermeture de l'usine migennoise, le ministère de l'Industrie étudierait 3 pistes de reprise du site, à défaut de reprise d'activité. Les salariés de Benteler restent dans l'expectative.
Evidemment, l'information n'a pas tardé à faire le tour de l'usine : le ministère de l'Industrie étudierait 3 pistes de reprises "avancées et sérieuses" du site de Migennes (Yonne). Mais le ton est donné dès les grilles à l'entrée : "on attend la fin. De l'espoir, il n'y en a plus du tout !", se désole Mohamed Farh, l'un des salariés de Benteler Automotive. La fermeture du sous-traitant automobile et la suppression de quelque 400 emplois restent l'horizon à la fin de l'année.
Ici, personne n'avait entendu parler des pistes de reprise de l'usine avant qu'elles ne soient évoquées dans l'Yonne Républicaine. "Je suis perplexe, confie Abderrahmane Nassour, délégué FO et porte-parole de l'intersyndicale. Il n'y avait rien sur la table lors de notre réunion du 6 janvier avec le ministère de l'Industrie. Est-ce un effet d'annonce ?"
Pas de reprise de l'activité en vue
Les 3 repreneurs en question seraient des industriels français, dont l'un est basé dans l'Yonne. Ils ne seront pas nommés pour ne pas faire capoter les négociations. Ce qu'il est très important de préciser, c'est que ces 3 repreneurs potentiels sont intéressés par le site de Benteler, mais pas par son activité de sous-traitant automobile, qui semble condamnée. "Il faudra voir les conditions des offres, estime Régis Lemaître, le secrétaire du CSE. J'ai peur des faux espoirs pour les salariés, qui restent sous le choc de la fermeture. Aujourd'hui, il n'y a rien de concret".
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La grande question reste celle du reclassement des salariés, après les 3 vagues de licenciements prévues cette année. Seront-ils prioritaires pour être embauchés, si la reprise du site se concrétise ? C'est en tout cas l'esprit de la loi dite Florange, votée en 2014. "Des industriels de l'Yonne sont intéressés par l'outil et les salariés de Benteler, confirme le maire de Migennes, François Boucher (LR). Avec la région Bourgogne-Franche-Comté, nous allons demander un nouveau dispositif pour former les salariés qui seront laissés sans travail, pour qu'ils soient tout de suite employables".
Une nouvelle réunion avec le ministère de l'Industrie est prévue à la fin du mois de janvier. "Ce que les collègues nous demandent, c'est de nous battre pour qu'ils puissent partir dignement, conclut Abderrahmane Nassour. Le moral reste à zéro, mais on reste professionnels".