Ce mardi 23 novembre est une journée ville morte à Migennes (Yonne). Après l’annonce, jeudi dernier, de la fermeture de l'usine Benteler, c’est toute une commune qui manifeste aux côtés des 400 salariés menacés de licenciement.
Une manifestation “ville morte” a lieu ce mardi 23 novembre à Migennes. Près de 700 personnes manifestent contre la fermeture programmée de l'usine Benteler Automotive. L’ensemble des habitants est invité à se joindre au cortège, en soutien aux 400 salariés qui risquent de perdre prochainement leur travail. Ils sont en grève depuis le jeudi 18 novembre, date de l'annonce de la fermeture de l'usine par la direction de l'entreprise.
Le rassemblement a débuté vers 13 h 30 sur le site de l'entreprise. "On est là pour nous défendre, mais honnêtement... je pense que c'est mort", confie Morgane, salariée de Benteler. Des retraités sont aussi présents. "Je suis venue en soutien à toutes les entreprises qui ferment”, explique Annie. Martine, également retraitée, a travaillé plus de vingt-ans chez Benteler. “Je suis de tout coeur avec eux car ce serait une catastrophe. J’espère qu’ils vont se battre et que cela va déboucher sur quelque chose.”
Un élu, écharpe en bandoulière, a tenu à venir de la commune d’à côté. “Je pense que tous les élus sont concernés par une telle catastrophe et qu’ils devraient être plus nombreux, détaille Gilles Sackepey, maire PCF d'Etivey. J’espère que, comme quelquefois, les manifestations influeront sur la décision“.
Les commerces fermés tout l'après-midi
Dans la matinée les commerces étaient encore ouverts, avenue Jean Jaurès, l’artère principale de Migennes, En début d'après-midi, les commerçants de la commune ont baissé leurs rideaux en signe de solidarité et de soutien avant de rejoindre, avec d’autres habitants, le cortège des manifestants. Comme Redouane : “je soutiens les salariés car si l’entreprise part, cela va faire un sacré vide. Cela sera une crise économique pour la ville et 400 familles qui vont rester sur le carreau”, explique-t-il.
On doit mener un combat droit, on ne lâchera rien
Abdel Nasourreprésentant FO à Benteler Migennes
A 14 h 30, le cortège est arrivé devant la mairie. "Nous ne lâcherons rien. Nous serons avec vous", a déclaré le maire LR de Migennes, François Boucher.
André Villiers, député UDI de l'Yonne s'est à son tour exprimé devant les salariés. "Nous sommes aux côtés des élus et des salariés. Je vais faire écouter votre parole à Paris. L'ensemble du département est à vos côtés", a-t-il déclaré.
Peu avant 15 heures le cortège de la manifestation a repris dans les rues de la commune de l’Yonne. Les représentants des salariés ont remercié l'ensemble des habitants. "On doit mener un combat droit mais on lâchera rien" a scandé Abdel Nasour, FO.
Un cataclysme pour Migennes
C’est toute l’activité économique de la ville qui sera impactée en cas de fermeture définitive de l’usine. Benteler est le deuxième employeur de la ville. Une centaine de salariés travaillent en couple.
Dès l’annonce de la fermeture de l’entreprise Benteler par l'équipementier allemand, la colère des salariés s’est fait entendre. Ils ont cessé le travail et ont bloqué le site jeudi à la mi-journée.
La mobilisation des salariés de Benteler est appuyée par les pouvoirs publics. La région Bourgogne-Franche-Comté aurait sondé le groupe Peugeot, dans l'optique d'une relance de l'activité. Le bâtiment pourrait par ailleurs être racheté par un fonds départemental. La piste du repreneur serait même à nouveau évoquée, avec une offre revue à la hausse.
Une réunion s'est tenue lundi à la préfecture en présence de l'équipementier allemand. Ces échanges ont débouché sur une proposition de table ronde entre tous les acteurs.