Pour Benteler, à Migennes (Yonne), c’est le début de la fin. Ce jeudi 6 janvier, le délai d’un mois pour trouver un repreneur est révolu. Selon les salariés, la fermeture du site est désormais inévitable.
Clap de fin pour Benteler. Le site de Migennes dans l’Yonne, dont la fermeture avait été annoncée le 18 novembre dernier, n’a pas trouvé de repreneur. Après une grève d'une semaine lancée par les salariés, un délai supplémentaire d’un mois avait été obtenu fin novembre par le ministère de l’Économie. Mais ce jeudi 6 novembre, après l'arrivée à son terme de l'échéance, aucun candidat sérieux au rachat ne s'est présenté.
Mutares, une holding allemande, avait pourtant fait une offre, mais celle-ci avait été refusée par l’équipementier automobile car jugée peu crédible.
Plus d’espoir chez les salariés
L’idée que le site va fermer semble avoir été admise par les employés. "On le sait tous que ça va fermer", s’attriste un salarié. "On a vu comment la production a diminué. Pour nous, c’est mort."
"Je ne pense pas qu’il y aura un repreneur", lance un autre membre du personnel. "On prend la porte. Un repreneur ne va pas rembaucher 400 personnes."
Avec un tel effectif, Benteler est le deuxième plus gros employeur de la ville de Migennes. "Pour les jeunes, les gens qui ont des maisons à payer, qui ont des enfants qui font des études, ça va être dur", se désole une employée.
"On va se battre pour partir dignement"
Il s’agit, selon les mots d’Abdel Nassour, délégué Force Ouvrière de l’intersyndicale Benteler, du "dernier combat" que les salariés du site vont mener.
"Force est de constater que s’il n’y a pas de repreneur, le groupe va aller au bout de sa stratégie, qui est de fermer le site", avance–t-il. "Et à ce jour, il n’y a aucun projet de reprise, on va se diriger vers une fermeture du site fin 2022. On va se battre pour partir dignement, pour qu’il y ait des solutions pour trouver un emploi."
Pour rappel, Benteler avait annoncé la vente du site en juin 2021. Selon la direction du groupe, l’usine de Migennes était en difficulté depuis 2007 et perdait 10 millions d’euros par an.