VIDÉO. 20 ans de la victoire de l'AJA en Coupe de France : "on joue pour ça", dit Guy Roux

Le 31 mai 2003, l'AJ Auxerre s'imposait pour la troisième fois en finale de Coupe de France. Une victoire 2 à 1 face au PSG. 20 ans plus tard, l'entraîneur du club de l'époque, Guy Roux, revient pour France 3 Bourgogne sur ce match.

C'était il y a 20 ans, jour pour jour. Dans un stade de France comble, l'AJA remportait pour la troisième fois de son histoire la Coupe de France, en s'imposant 2 buts à 1 face au Paris-Saint-Germain. Derrière cette victoire, un homme : Guy Roux, l'entraîneur légendaire du club auxerrois, que nous avons rencontré à l'occasion de l'anniversaire de cette victoire. 

3ème minute : la rencontre démarre sur les chapeaux de roue

Bien avant les Mbappé, Messi, Neymar et consorts, le PSG accueillait déjà certaines des plus grandes stars du football. En l'occurrence l'international brésilien Ronaldinho, fraichement sacré champion du monde l'année précédente. "Certainement l'un des meilleurs dribbleurs que le monde ait jamais eu", estime Guy Roux. "Il est très dangereux. C'est un joueur fabuleux, quand on est en tribune on l'admire, quand on est contre lui on le craint."

Et c'est ce même Ronaldinho qui, dès, la troisième minute, donne des sueurs froides aux Bourguignons. Un coup-franc en faveur des Parisiens est accordé par l'arbitre... mais fort heureusement, le tir du Brésilien est dévié par la barre transversale. "Les émotions commencent très vite", s'amuse aujourd'hui l'ancien entraîneur icaunais.

21ème minute : le PSG ouvre le score

À l'époque, Auxerre ne manque pas non plus de talents : Philippe Mexès, Jean-Alain Boumsong, Olivier Kapo et même Djibril Cissé, qui, deux ans plus tard, remportera la Ligue des Champions à Liverpool. "C'était une bonne génération, comme nous en avions tous les 3-4 ans", juge l'ancien technicien.

Reste que les joueurs de l'AJA peinent à s'imposer... et concèdent même l'ouverture du score à leurs adversaires, à la 21ème minute de jeu. Sur un centre de Ronaldinho, le Portugais Hugo Leal inscrit le premier but de la rencontre. "C'est embêtant, mais il n'y a rien de fait. On sait bien que dans le football, même si on est mené, on peut gagner quand même."

On fait aller, les joueurs savent qu'il ne faut pas perdre son sang-froid.

Guy Roux

Mais comment se relever et remobiliser ses joueurs, après une entame si difficile ? "Le stade est plein, on ne peut pas causer comme dans un salon", sourit Guy Roux. "Mais on fait aller, ils savent qu'il ne faut pas perdre son sang-froid pour autant."

Après une première période compliquée, l'arbitre siffle la mi-temps. Les Auxerrois ne sont toujours pas parvenus à remonter au score. "À ce moment, je me concentre pour savoir ce que je vais dire aux joueurs", précise l'ex-coach. "Je me reprends, il faut essayer d'enlever les émotions pour avoir les bonnes idées."

77ème minute : égalisation de Djibril Cissé !

20 minutes après le retour des vestiaires, le vent tourne enfin pour l'AJA. Les Parisiens se retrouvent subitement à 10 contre 11 après l'expulsion d'Hugo Leal, due à une faute sur Philippe Mexès. "Il est très dangereux parce qu'il a la semelle qui va de haut en bas et il risque de blesser très gravement son adversaire", souligne Guy Roux, avant d'ajouter : "c'est un vrai tournant pour nous."

Les Icaunais reprennent l'avantage en quelques minutes. Et à la 77ème intervient une première libération : Djibril Cissé s'offre le but de l'égalisation. "Djibril était un très grand buteur. Il l'a jouée avec beaucoup de finesse, cette affaire-là." Du bout du pied, celui qui portera 41 fois le maillot de l'équipe de France met la balle au fond des filets et permet, enfin, à son équipe de revenir.

89ème minute : délivrance finale

C'est à une minute de la fin du temps réglementaire que le défenseur Jean-Alain Boumsong inscrit le but de la victoire. Dans un stade en ébullition, les Auxerrois remportent la compétition, au terme de la quatrième finale de leur histoire.

"Quand il y a les trois coups de sifflet", se souvient Guy Roux, "c'est la délivrance. On joue pour ça. Les joueurs se congratulent, il y a un peu de folie. J'ai eu l'occasion de créer beaucoup de plaisir... et d'en avoir moi-même pendant toute ma carrière."

L'AJA remportera ensuite la Coupe de France en 2005 face à Sedan. Son palmarès reste de quatre victoires pour six finales.