Yonne : la prolifération des chenilles processionnaires du chêne, très urticantes, inquiète

Dans les forêts du Tonnerrois, une forte densité de chenilles processionnaires du chêne est signalée. La présence de ces insectes, aux nombreux poils urticants, inquiète les agents de l'ONF pour les risques qu'elle représente pour les usagers de la forêt.

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Jusqu'alors discrète, la chenille processionnaire envahit depuis deux ans les forêts du Tonnerrois, dans le nord de l'Yonne. On la retrouve désormais sur la quasi-totalité des chênes. La chenille provoque des dégâts sur les arbres en grignotant les feuilles jusqu'à la nervure.

Ce développement inquiète Nathalie Sachet, responsable de l'Office national des forêts (ONF) du Tonnerrois. "Les larves se nourrissent exclusivement de feuilles de chêne, détaille-t-elle. Avoir une concentration si importante sur chaque arbre fait que la défoliation au niveau des houppiers [les branches du sommet des arbres] est particulièrement importante. Cela engendre un stress pour l'arbre."

Le même phénomène a également été constaté ailleurs dans la région, en Haute-Saône par exemple. Le véritable problème, ce sont les cocons. Il peut y en avoir des dizaines par arbre. Abandonnés par les chenilles devenues papillons, ils contiennent des centaines de mues et avec elles des milliers de poils urticants très volatils. Ils peuvent provoquer des démangeaisons cutanées, des œdèmes ou encore des atteintes respiratoires.

"La force de la chenille processionnaire, c'est qu'elle s'agrège avec plusieurs individus. Ce qui fait que quand il y a une prédation, les individus du haut peuvent être consommés. Mais il reste toujours le cœur de la colonie qui reste actif", ajoute la responsable.

Les chenilles sont endémiques, c'est-à-dire qu'elles ont toujours été présentes. Mais dans des zones relativement étroites et avec une population acceptable. Aujourd'hui, ce front de colonisation augmente et la taille des populations est énorme et ne peut plus être contenue.

Nathalie Sachet, Office national des forêts

"Des effets parfois graves sur la santé"

Particulièrement exposés, les techniciens forestiers reviennent de leur journée de travail avec de sérieuses irritations. "Les bûcherons sont obligés de se protéger. Et même avec les protections, ils rentrent avec de grosses démangeaisons le soir. Ils sont obligés de prendre des cachets de manière préventive pour limiter ça, indique Alexandre Meurisse, directeur d'exploitation de la scierie de Beauvoir. Le deuxième problème que l'on a, c'est à la scierie. Il reste sur l'écorce des traces de chenilles. Les gens de la scierie peuvent avoir aussi des démangeaisons."

Les particuliers sont eux moins informés sur la chenille processionnaire du chêne et sa dangerosité. L'ONF alerte depuis plusieurs mois les communes et le grand public sur les risques encourus. "Il y a des effets parfois graves sur la santé des gens. Il y a un impact sur les animaux domestiques, potentiellement sur les enfants. Il est essentiel aujourd'hui de dire que le risque est présent", complète Nathalie Sachet.

Pour lutter contre cette invasion, le mieux est de compter sur les occupants de la forêt. Les mésanges notamment participent à la régulation naturelle de l'espèce. "Des prédateurs naturels existent pour les chenilles processionnaires. L'augmentation des proies va faire que les prédateurs vont normalement augmenter. Tout ça va se réguler au fil des années", ajoute-t-elle. L'Office national des forêts espère un retour à la normale d'ici deux à trois ans.

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