Yonne : le tueur en série Michel Fourniret est mort

Le tueur en série Michel Fourniret est mort à l'âge de 79 ans, a annoncé le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, ce lundi 10 mai. Il avait commis son premier crime dans l'Yonne en enlevant et assassinant la jeune Isabelle Laville en 1987.

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Ce lundi 10 mai 2021, Michel Fourniret est mort à l'unité hospitalière sécurisée interrégionale de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Il y était hospitalisé depuis le 28 avril dans le cadre d'un protocole de fin de vie. Il avait été condamné deux fois à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de huit adolescentes et jeunes femmes entre 1987 et 2001.

L'Yonne, le théâtre de son premier meurtre

Michel Fourniret débute son itinéraire meurtrier dans l'Yonne. Moins de deux mois après son installation à Saint-Cyr-les-Colons, le 11 décembre 1987, il prend pour cible Isabelle Laville, 17 ans, scolarisée au collège Bienvenu-Martin d’Auxerre. Il l'enlève avec l'aide de sa compagne Monique Olivier, cette dernière se chargeant de tromper la vigilance de l'adolescente.

Isabelle Laville sera droguée, violée et étranglée. Son corps ne sera retrouvé que bien plus tard, le 11 juillet 2006, dans un puits désaffecté à Bussy-en-Othe, sur les indications du tueur en série.

 

Cette affaire a été jugée en 2008 par la Cour d'assises des Ardennes en même temps que six autres crimes commis par Fourniret. Il a été condamné à la réclusion criminelle incompressible, sa compagne Monique Olivier à la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 28 ans.

Impliqué aussi dans la disparition de Marie-Angèle Domece

Le 8 juillet 1988, Marie-Angèle Domece disparaît à Auxerre entre le foyer pour handicapés où elle réside et la gare. Elle a 18 ans. Personne ne fait le lien avec Michel Fourniret à l'époque. Il est certes sorti de prison en octobre 1987 après avoir purgé une peine pour plusieurs agressions sexuelles. 

Mais ce n'est qu'en 2005 que son nom apparaît quand sa compagne, Monique Olivier, l'accuse de deux meurtre dans l'Yonne à cette époque. Elle ne donne pas le nom des victimes, elle se rétracte même. Mais la description de l'une d'entre elles fait penser à Marie-Angèle Domece.

En février 2018, de nouveau entendu par la justice, Michel Fourniret s'attribue cette fois-ci ce meurtre. Pour tenter de retrouver le corps de Marie-Angèle Domece, des fouilles sont organisées en mars 2018 dans la forêt de Saint-Cyr-les-Colons, mais elles ne donnent rien. Même espoir déçu dans un jardin ayant appartenu au tueur en série quelques mois plus tard.

En septembre 2019, une nouvelle reconstitution en présence de Fourniret et d'Olivier est organisée dans plusieurs endroits liés aux affaires Parrish et Domece. À Avallon, Auxerre, Saint-Bris-le-Vineux, Saint-Cyr-les-Colons ou encore Monéteau.

Joint par téléphone ce lundi 10 mai, Claude Domece, le père de Marie-Angèle, n'est pas surpris : il suit l'instruction au jour le jour et connaissait l’état de santé du meurtrier de sa fille. Pour lui, ça ne change rien, il n'espérait plus qu’il livre la moindre information.

Il n'a jamais cru Monique Olivier, mais désormais, tout repose sur elle.

“Tout va dépendre de Monique Olivier, cette femme qui sait manipuler les gens et qui a l’intention de nous mener en bateau encore longtemps.”

Claude Domece, père de Marie-Angèle

Il ne sait pas encore ce qui va se passer maintenant concernant la procédure judiciaire.

Il "a croisé" la route de Joanna Parrish

Joanna Parrish disparaît le 16 mai 1990. Le corps cette assistante anglaise de 20 ans dans un lycée auxerrois est retrouvé le lendemain sur les bords de l'Yonne, à l'écluse de Monéteau. La jeune femme était nue, l'autopsie révèle qu'elle a été violée et battue avant sa mort.

L'affaire reste au point mort pendant quinze ans quand elle est relancée en 2005 par les aveux de Monique Olivier qui mettent les enquêteurs sur les meurtres non-résolus de Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish. L'ex-compagne de Michel Fourniret revient sur ses accusations en 2006. Le couple bénéficie d'un non-lieu en 2011, annulé un an plus tard. 

Le dernier rebondissement date de février 2018 quand, entendu par un juge d'instruction, Michel Fourniret reconnaît avoir "croisé la route" de Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece. Il fait alors des aveux "réitérés" selon l’avocat de la famille Parrish, Me Dider Seban, qui entrevoit "l’aboutissement d’un long combat, après 28 ans".
 

Mais, finalement dans ces deux affaires, Michel Fourniret emporte ses secrets avec lui dans sa tombe. Les familles de Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish espéraient pourtant un procès prochainement, l'instruction touchant à sa fin.

Mais son hospitalisation en réanimation à Créteil le 20 novembre dernier à l'âge de 78 ans avait déjà laissé craindre le pire pour les proches des victimes. On disait également que Michel Fourniret souffrait d'absences, d'atteintes neurologiques.

Est-il lié à d'autres affaires en France ?

Le nom de Michel Fourniret a été évoqué dans d'autres disparitions non élucidées. Mi-décembre, la cour d'appel de Dijon a diligenté de "nouvelles investigations" dans l'affaire Virginie Bluzet, retrouvée morte ligotée en 1997 dans la Saône. Cela se faisait à la demande de la famille qui souhaitait notamment explorer la piste Fourniret.

Michel Fourniret était également mis en examen pour la disparition de la petite Estelle Mouzin, 9 ans, qui n'a plus jamais donné signe de vie alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes (Seine-et-Marne) en janvier 2003.

Il avait fini par avouer en mars 2020 son implication dans cette disparition devant la juge d'instruction, après avoir été mis en cause par son ex-épouse Monique Olivier. Mais les nombreuses fouilles menées dans les Ardennes n'ont pas permis de retouver le corps de l'enfant.

Il était aussi poursuivi dans l'affaire Lydie Logé, vingt-sept ans après la disparition de cette jeune femme de 29 ans dans l'Orne. 

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