À Neuvy-Sautour (Yonne), un projet de poulailler industriel crée la discorde au sein du millier d'habitants de la commune. Une partie d'entre eux est vent debout contre ce projet et ses potentielles nuisances. Le conseil municipal a pourtant accordé un permis de construire et doit encore se prononcer ces jours-ci.
Un futur poulailler industriel de près de 40 000 volailles pourrait bientôt s'installer sur des terres agricoles à Neuvy-Sautour, dans l'Yonne. Des habitants de la petite commune s'inquiètent des conséquences de ce projet sur leur quotidien. Ils ont monté un collectif. Gérald Morel est l'un d'entre eux. Il s'inquiète des nuisances qui pourraient naître sur le site.
"C'est les odeurs que je vais respirer tous les jours, c'est les particules que je vais respirer sans m'en rendre compte et qui risquent de me rendre malade, c'est les camions qu'on va entendre traverser la nuit quand ils viennent chercher les poulets ou venir livrer les poussins. Du jour au lendemain, je dis que c'est l'enfer à portée de chez nous", indique-t-il.
Le projet prévoit un hangar de 1 800 mètres carrés pour un peu moins de 40 000 volailles, soit 22 poulets au mètre carré. Une aberration écologique selon eux. Daniel Tricotet habite le quartier juste au-dessus, avec vue imprenable sur le futur poulailler. Il craint que sa maison ne perde de la valeur.
"On voulait vendre. Et maintenant, on se pose la question. Est-ce qu'on doit vendre ? À quel prix on doit le vendre ? Et est-ce que ça peut être acheté ? Le vendre moins cher c'est une chose, mais il faut déjà pouvoir le vendre", confie-t-il.
Pétition en ligne
Une pétition contre le poulailler industriel a déjà recueilli plus de 30 000 signatures sur internet. Une fronde que ne comprend pas Cyril Lentz, le porteur du projet. Il a accepté de nous répondre par téléphone.
"Tout est bien géré pour les ventilateurs et tout ça. Donc ça ne fera pas forcément de bruit. Pour tout ce qui est odeur, ça va être un bâtiment en dur, il n'y a pas de pont thermique, c'est bien fermé. Donc il n'y a pas d'odeur", précise-t-il. "Personne ne s'est renseigné auprès de moi. Ils peuvent être inquiets, je le comprends, quand on n'est pas au courant de tout le projet."
Une association va bientôt voir le jour et devrait saisir la justice. Le conseil municipal va lui se prononcer vendredi 24 septembre pour ou contre le futur poulailler, qui serait opérationnel en 2022. C'est le préfet qui aura le dernier mot.