Christophe Rode, procureur de Chalon-sur-Saône, a demandé à Jean-Pierre Mura de décrire ses déplacements et ses habitudes dans le quartier de la Charmille, où résidait Christelle Mailly lors de son assassinat, à 16 ans, en décembre 1986.
Ce qui est présenté comme un "transport de justice", et non une reconstitution avait pour but de vérifier les déclarations du prévenu. A l'époque, Jean-Pierre Mura avait des amis habitant le quartier de la Charmille et s'y rendait assez fréquemment.
Pour l'instant, alors que le prévenu nie être l'auteur de ce meurtre, le seul fait tangible réside dans des couteaux retrouvés à son domicile et dont la méthode d'affutage ressemble à celle utilisée pour l'arme de crime. Mais ce couteau a été détruit après l'ordonnance de non lieu rendue dans cette affaire en 1990, un épisode qui résume à lui seul les nombreux dysfonctionnements qui ont entravé l'enquête pendant deux décennies.
Jean-Pierre Mura avait alors proposé à l'ancien petit ami de Christelle de le dédommager pour la mort de celle-ci. Un épisode toutefois à relativiser compte tenu des troubles psychologiques importants dont souffre le suspect.
Aux dires du procureur, il est trop tôt pour tirer des conclusions de l'attitude de Jean-Pierre Mura au cours de cette mise en situation sur les lieux du crime.
Pour Marie Pichon, la maman de Christelle Maillery, ainsi que pour l'association Christelle de Blanzy, l'aspect le plus positif est bien de constater que l'implication des autorités judiciaires et policières pour tenter de résoudre cette affaire est plus forte aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été.