C'est une avancée dans le dossier non-élucidé de Virginie Bluzet, 21 ans, disparue le 7 février 1997 à Beaune. Ce mardi 26 novembre, la justice devait se prononcer sur la réouverture sur du dossier. L'affaire avait été transférée au pôle "cold cases" de Nanterre en septembre 2023.
L'affaire Viriginie Bluzet pourrait être de nouveau relancée. Une mise en examen du petit ami de la jeune fille était survenue en mai 1997, un non-lieu a été obtenu en avril 2002, mais une nouvelle mise en examen pourrait être relancée.
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Versailles s'est prononcée ce sur un aspect de la procédure et sur sa régularité.
"L'enquête peut reprendre"
Maître Didier Seban, qui défend la famille Bluzet dans cette affaire, a confirmé ce jeudi 28 novembre que "la cour confirme la régularité de la procédure et confirme que l'enquête peut reprendre".
Le dossier était clos depuis huit ans : "Didi", l'amant de Virginie Bluzet, avait été suspecté pendant cinq ans d'avoir tué la jeune Beaunoise de 21 ans le 7 février 1997, puis avait bénéficié d'un non-lieu en avril 2002.
La cour d'appel de Dijon avait accepté le transfert du dossier au pôle "Cold Case" du tribunal de Nanterre en septembre 2023. La juge du Pôle Emmanuelle Ducos avait décidé de renvoyer l'affaire devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles, qui s'était réunie le 23 octobre dernier, pour vérifier la régularité de la réouverture du dossier "sur charges nouvelles" en 2010.
Ce sont les progrès techniques en matière d'expertise ADN qui ont servi à relancer le dossier qui était clos depuis 8 ans.
Le rappel des faits
Virginie Bluzet, 21 ans, disparaît le 7 février 1997 à Beaune. Elle est retrouvée sans vie le 17 mars suivant, menottée et bâillonnée, au bord de la Saône à Verdun-sur-le-Doubs.
La cause de sa mort reste inconnue, son corps ayant passé près d’un mois immergé dans l’eau. Le premier a être suspecté est son amant, il est mis en examen et écroué le 7 mai 1997. Il sera libéré en janvier 1998 et bénéficiera d’un non-lieu en avril 2002.
Le dossier a été rouvert huit ans plus tard pour effectuer de nouvelles analyses scientifiques mais ne fournissent pas de preuves exploitables.
Des liens envisagés avec d’autres criminels : les enquêteurs ont exploré d’éventuelles connexions avec des tueurs en série comme Michel Fourniret, connu pour ses crimes dans la région, ou Pascal Jardin. Cependant, aucune preuve directe ne permet de les impliquer dans cette affaire.
Flou juridique
La juge et le parquet estiment que l'amant de Viriginie Bluzet aurait dû être remis en examen au moment du transfert du dossier au pôle "Cold Case", en raison des règles de droit pénal dans ce type de réouverture. Mais comme il existe un flou juridique en la matière, la décision de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Versailles signifie que l'amant de Viriginie Bluzet (qui était surnommé "Didi") est de nouveau "partie au dossier", sans qu'il n'y ait aucun nouvel élément contre lui.
Pour autant, des pistes très éloignées, comme celles de Pascal Jardin et Michel Fourniret avait été récemment explorées.
Une relance dans cette affaire
Ce retour en arrière sur la mise en examen de l'amant de Virigine Bluzet serait le seul signe prometteur sur ce dossier, alors qu'aucune investigation n'a été lancée depuis la prise en main par le pôle judiciaire de Nanterre.
Alors que ce pôle a fait des progrès dans l'affaire Carole Soltysiak, avec la mise en examen récente d'un troisième suspect le 10 octobre dernier.