"Le travail paie", a déclaré avec beaucoup d'émotion Jean-Christophe Peraud samedi 26 juillet 2014. Il est arrivé exténué par 1h 08 minutes et 48 secondes d'effort et de rage déployés pour se battre contre le temps et une crevaison qui aurait pu lui faire tout perdre.



Après la 20e étape courue samedi entre Bergerac et Périgueux, le coureur, licencié depuis 2006 au club Creusot Cyclisme en Saône-et-Loire, est 2e au classement général du Tour de France 2014. Sauf accident, il montera sur sur le podium du Tour de France derrière l'Italien Vincenzo Nibali et devant le Franc-Comtois Thibaut Pinot, dimanche lors de l’arrivée sur les Champs-Elysées.

A l'annonce de sa deuxième place du Tour de France, Jean-Christophe Peraud a fondu en larmes et a été rendu muet par l'émotion. Un peu plus tard, lors de la conférence de presse, il a enfin pu s’exprimer.



Quand vous avez crevé, on n'a vu aucune panique...

"J'avais des temps intermédiaires, je savais que j'avais un peu d'avance. Dans ce genre de situations de stress, ça ne sert à rien de s'affoler, il faut gérer ça avec du sang-froid, c'est ce que j'ai essayé de faire. Je suis reparti dans mon effort, j'ai mis un ou deux kilomètres pour relancer la machine. Je pense que c'était la bonne stratégie."

Vous faites partie d'une équipe qui est fidèle au  cyclisme depuis de longues années. Quelle importance cela a-t-il dans votre résultat ?

"La ténacité de Vincent (Lavenu, le manager), leur amour du vélo nous a portés vers le sommet. C'est un dur labeur, un peu le même que le mien chaque jour à l'entraînement. Le travail paye."

Entre votre médaille d'argent de VTT en 2008 et la deuxième place du Tour, laquelle est la plus importante ?

"Pour moi, ça reste les Jeux. C'est l'événement qui m'a toujours fait rêver. L'esprit de Coubertin, le sport tout ça..."






Je n'ai encore jamais fait le Giro. Il me reste deux ans pour le découvrir.

Que vous reste-t-il désormais comme défis personnels ?

"Je vais pouvoir prendre ma retraite (rire). Non clairement, j'ai encore envie de découvrir des choses. Je n'ai encore jamais fait le Giro. Il me reste deux ans pour le découvrir."

Vous vous accrochez comme peu de coureurs sur un vélo. Votre passé de VTT vous aide-t-il à soutenir des intensités si élevées ?

"Le VTT m'aide à être performant en contre-la-montre, à gérer un effort, à obtenir l'intensité maximale. Dans le VTT, il y a des périodes où il faut vraiment s'accrocher. C'est le VTT qui m'a construit, c'est grâce au VTT si je suis là aujourd'hui."

Quelles ont été la ou les journées les plus dures sur ce Tour ?

"Peut-être dans la roue de Thibaut à Hautacam. Là, je me suis vraiment, vraiment, vraiment accroché. C'était une sale journée pour moi. Dans la roue de Nibali à Risoul, c'était dur mais peut-être un peu moins. J'ai souffert mais les sensations étaient quand même meilleures."



Quand les efforts sont récompensés, ça fait toujours plaisir.


Après une deuxième place au Tour, on est obligé d'être différent...

"Je ne crois pas que ça me changera. (larmes aux yeux)"

Pourquoi tant d'émotion ?

"Par l'ampleur de la tâche peut-être (larmes au yeux). C'était beaucoup d'efforts. Quand les efforts sont récompensés, ça fait toujours plaisir."

Quelle importance à votre première place au classement par équipes ?

"Je suis fier de cette équipe. Elle m'a porté jusque-là. C'est grâce à eux que je suis là. Les voir récompensés aussi, monter sur le podium, c'est un juste retour. (Il éclate en sanglots)".

On vous a senti ému...

(Jean-Christophe Peraud interrompt d'un geste puis reprend, des sanglots dans la voix) Je pense qu'on en a assez dit, non ? Il faut me laisser aller dormir."

 

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