L'Inspection générale des Finances préconise la fin du monopole des pharmaciens sur certains médicaments, indique le quotidien Les Echos dans son édition de lundi 28 juillet 2014. C'est ce que suggère aussi l'UFC-Que Choisir de Côte d'Or depuis des années.
Quels sont les médicaments qui pourraient être vendus ailleurs qu'en pharmacie ?
Dans un rapport sur les professions réglementées, l'IGF ('Inspection générale des Finances) recommande d'ouvrir à la concurrence :- la vente de médicaments dont la prescription est facultative (Doliprane, Spasfon, etc)
- la vente de médicaments non remboursables (Nurofen, Humex, Fervex, etc).
Faut-il accorder aux pharmaciens la liberté d'installation ?
L'Inspection générale des Finances souligne que "les prix des médicaments non remboursables ont augmenté deux fois plus vite que le coût de la vie depuis quinze ans (+3 % par an en moyenne entre 1998 et 2011)" - une hausse visant à compenser la baisse des prix des médicaments remboursables, expliquent Les Echos. Or "ce rattrapage de marge est jugé parfois disproportionné par le rapport". Selon l'Inspection générale des Finances, ouvrir la vente de certains médicaments aux supermarchés par exemple entraînerait une baisse des prix pour les consommateurs.Comment sont rémunérés les pharmaciens ?
Parmi les autres recommandations faites par l'IGF, les Echos citent la fin du numerus clausus pour les étudiants en pharmacie, l'ouverture du capital des officines à des investisseurs extérieurs, la liberté d'installation totale pour les pharmaciens.Au 1er janvier 2013, les pharmaciens étaient 72 204, dont 31 074 exerçaient en libéral, selon la Cour des comptes. Les pharmaciens sont principalement rémunérés par la marge sur les médicaments, mais les modes de rémunération commencent à se diversifier avec l'introduction récente d'une rémunération à la performance et d'un honoraire de dispensation.
Quelles sont les autres professions dans le viseur de Bercy ?
Les 37 professions repérées par l'IGF sont protégées soit par des barrières à l'entrée (numerus clausus), par des tarifications réglementées ou les privilèges de certains actes. Dans le secteur juridique, sont cités les huissiers, les greffiers des tribunaux de commerce et les avocats.Pour le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, ces professions "captent par leur position des revenus pour des services payés trop chers qui entament le pouvoir d'achat des ménages".
Pourquoi l'UFC - Que Choisir partage-t-elle l'avis d'Arnaud Montebourg ?
En janvier 2012, 2012, l’UFC - Que Choisir de Côte d’Or avait enquêté dans 35 pharmacies dijonnaises (soit 59 % des officines de la ville) et noté le grand écart des prix allant jusqu'à 77% sur un même produit.L'association de consommateurs se posait déjà la question de "la pertinence d’une libéralisation encadrée de la distribution des médicaments sans ordonnance en parapharmacies et dans des espaces dédiés en grandes surfaces". Cette mesure permettrait, pour le consommateur, une économie pouvant atteindre 16 % des dépenses de médicaments non remboursables (soit 269 millions d’euros par an) sans occasionner de fermeture de pharmacies", expliquait l'association de consommateurs.