"C'est la colère bleue", dit Marie Pichon. Elle enrage depuis que le meurtrier présumé de sa fille a été recherché pendant plusieurs heures par les forces de l’ordre dans les rues de Chalon-sur-Saône, avant de regagner de lui-même l’hôpital où il était assigné depuis 2012.
"C’est dur à encaisser"
Jean-Pierre Mura est le meurtrier présumé de Christelle Maillery, une collégienne de 16 ans tuée de 31 coups de couteau en 1986 au Creusot, en Saône-et-Loire.L'homme était placé sous contrôle judiciaire au CHS (centre hospitalier spécialisé) de Sevrey, à Chalon-sur-Saône. Autrement dit, il avait l'obligation de rester en permanence au centre et de suivre les soins que son état psychique nécessitait.
Mais, mardi 16 septembre 2014 dans l'après-midi, il a quitté l’établissement sans rien dire à quiconque. On a perdu sa trace pendant plusieurs heures, avant qu'il décide de lui-même de rentrer à l'hôpital le mercredi 17. Depuis, il a été placé en détention à la prison de Dijon pour ne pas avoir respecté les obligations qui lul avaient été fixées.
A la seule pensée de tous ces événements, Marie Pichon se dit envahie par un mélange de colère, de haine et de peur mêlées.
"On aimerait savoir comment il est sorti, pourquoi il est sorti et ce qu’il a fait pendant ce temps. Il faudra qu’on nous donne des explications.
On nous avait promis qu’il allait être enfermé, qu’il n’avait pas droit à la télévision, au téléphone, aux contacts. Pour moi, il était bien là-bas. Il était soigné. Mais, ce n’est pas ce qui s’est passé", regrette Marie Pichon.
La mère de Christelle Maillery a l’impression que sa confiance a été trahie
Cela fait des années qu'elle se bat au côté des membres de l’association Christelle pour que la lumière soit faite sur la mort tragique de leurs filles assassinées en Saône-et-Loire entre 1986 et 1999."En une semaine, c’est énorme ce qu’on a vécu", rappelle-t-elle. Après l’arrestation la semaine dernière du meurtrier présumé de Christelle Blétry, voilà le tueur présumé de sa propre fille qui s’évade. "C’est dur à encaisser", reconnaît-elle.
L’association Christelle lance un appel
Pour payer les avocats et les frais de justice, les bénévoles organisent de nombreux événements, dont des ventes de brioches. Marie Pichon déplore que les familles soient obligées de financer une partie des démarches judiciaires susceptibles de faire aboutir les enquêtes. En 2013, l’association a dépensé 29 610,26 euros de frais d’avocats.L’association Christelle lance donc un appel aux dons pour pouvoir poursuivre son combat. Vous pouvez contacter les familles des victimes :
- par mail : asso.christelle@wanadoo.fr
- par téléphone : 06-06-71-06-71
- leur écrire à l’adresse suivante : Mairie de Blanzy, 71 450. C’est là que se trouve le siège de leur association.