La FCPE de Saône-et-Loire "ne peut pas approuver" la décision du maire de Chalon-sur-Saône de supprimer le menu de substitution dans les cantines scolaires de la ville, a déclaré Eric Violette, le président de la fédération de parents d'élèves FCPE de Saône-et-Loire, mardi 17 mars 2015.
Le maire UMP de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, a annoncé lundi 16 mars la suppression à partir de la rentrée prochaine du menu de substitution au porc dans les cantines scolaires de la ville au nom du "principe de laïcité".
Cette pratique avait cours à Chalon depuis 31 ans.
"Cela survient comme un orage de grêle brutal", estime Eric Violette, en ajoutant que la fédération de parents avait "besoin de discuter" avec le maire.
"On lui laisse le droit à l'erreur. C'est une position qui nous choque car pour nous, la laïcité, c'est le respect de l'autre. Or, la décision du maire est une position de laïcard", a-t-il dit.
"Il n'y a "aucun problème sur les cantines" à Chalon, où 2 500 repas sont distribués chaque jour aux enfants, selon Eric Violette. "Du porc est servi une à deux fois par mois donc on aurait pu trouver une solution", ajoute-t-il, en précisant que le menu de substitution "ne coûte pas plus cher à la collectivité". "Dans le contexte actuel en France, après les événements récents, cette décision est très mal venue", a déploré le représentant de parents d'élèves.
Par ailleurs, la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a rappelé mardi matin, lors d'une visite d'un collège près de Paris, que "le Parlement vient d'adopter un droit à la cantine pour tous, afin de veiller à ce que chaque enfant puisse manger à sa faim". "Jusqu'à présent on a su faire preuve de discernement. C'est le seul conseil que je puisse donner", a-t-elle poursuivi.
"La laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus"
L'Observatoire de la Laïcité a quant à lui souligné dans un communiqué que "si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d'un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus".L'organisme rappelle aussi que "les cantines scolaires proposent généralement une diversité de menus, avec ou sans viande". "Cette offre de choix ne répond pas à des prescriptions religieuses mais à la possibilité pour chacun de manger ou non de la viande tout en empêchant la stigmatisation d'élèves selon leurs convictions personnelles".