Jérôme Brenot s’est porté candidat à l’investiture PS pour la tête de liste en Bourgogne-Franche-Comté en vue des régionales prévues les 6 et 13 décembre prochain. Il fera face, jeudi 11 juin, à Marie-Guite Dufay, lors du vote des militants.
L’investiture PS pour la région Bourgogne-Franche-Comté sera moins facile que prévue pour Marie-Guite Dufay. En l’absence de François Patriat, président sortant de la région Bourgogne, qui n’est pas candidat, la présidente de Franche-Comté avait la voie libre pour être élue tête de liste PS en vue des régionales prévues les 6 et 13 décembre prochains. C’était sans compter sur la candidature surprise d’un militant PS de Saône-et-Loire. Jérôme Brenot est secrétaire de section de Saint-Marcel en Saône-et-Loire et s’est donc déclaré candidat à la dernière minute à la faveur d’un appel à candidature lancé la semaine dernière. "Un peu tard pour faire campagne", déplore-t-il.
INTERVIEW.
INTERVIEW.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous porter candidat pour être tête de liste aux régionales ?
Ma candidature est une candidature politique, par rapport à ce qui se passe aujourd’hui au Parti Socialiste. C’est un parti au service des élus et de leur carrière politique, un parti qui dirige une démocratie mais qui, lui-même, n’est pas démocratique. C'est une candidature de la colère de celles et ceux qui ne se retrouvent plus dans le parti socialiste actuel.
Pourquoi si tard ?
Je pensais que la candidate, Marie-Guite Dufay, était déjà choisie. Mais un appel à candidature a été lancé la semaine dernière. Ça a été le branle-bas de combat, j’ai envoyé ma candidature dimanche et ma profession de foi tard lundi soir. J’aurais souhaité avoir plus de temps et pouvoir faire campagne. Je le regrette. Mais c’est ça la démocratie au Parti Socialiste.
Ma candidature est l'expression d’un mécontentement et d’un dégoût généralisé parmi les militants sur la façon dont ce parti est aujourd’hui dirigé
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis un enfant de la région, né en Bourgogne et qui, depuis son plus jeune âge, arpente la Franche-Comté, ses montagnes et ses lacs. Je suis un jeune quarantenaire, secrétaire de la section de Saint-Marcel (71) et militant PS depuis ma majorité. Je travaille pour une société d’informatique dans le privé où je suis chef de projets, j’ai eu à fédérer des équipes pour des projets aux Etats-Unis, en Inde. J'estime avoir les compétences pour être président de région. Je pense que j’ai quelque chose à apporter.
Qu’avez-vous justement à apporter ?
Le gros problème de nos politiques aujourd’hui est leur incapacité à fédérer autour d’eux et la consanguinité avec les grands corps de l’Etat. Je veux alerter sur ce qui se passe. J'ai beaucoup de respect pour Madame Dufay mais je suis contre le système qu’elle incarne. Ma candidature est une candidature de rénovation, pour qu’on arrête de voir toujours les mêmes têtes. Elle est aussi l’expression d’un mécontentement et d’un dégoût généralisé parmi les militants sur la façon dont ce parti est aujourd’hui dirigé.
Une candidature qui surprend
A la fédération PS de Saône-et-Loire, la candidature surprend même si, en lançant un appel à candidature, l'éventualité existait. Pour Jérôme Durain, Premier secrétaire fédéral du Parti socialiste de Saône-et-Loire et sénateur du département, c’est "gonflé mais je le dis sans malice ni méchanceté. Je prends ça comme un signal politique car il est évident que Jérôme Brenot – que j’apprécie et que je respecte - n’a que peu de chances d’être élu. J’imagine qu’il ne se fait pas beaucoup d’illusions. En ce qui me concerne, je soutiens Marie-Guite Dufay car, dans les circonstances actuelles, c’est elle qui peut nous faire gagner en décembre prochain contre la droite et le FN".
Les élections pour l'investiture PS se jouent ce jeudi 11 juin. Les militants sont appelés à choisir entre Marie-Guite Dufay et Jérôme Brenot. Ils devront également élire des secrétaires de section. Le vote a lieu dans les sections de chaque département de la grande région Bourgogne-Franche-Comté entre 17h et 22h. Les premiers résultats seront connus à partir de 23h environ.
La profession de foi de Jérôme Brenot
La profession de foi de Marie-Guite Dufay
L'UDI et Les Républicains cherchent toujours un accord
A droite, l'union entre l'UDI et Les Républicains est toujours en débat. François Sauvadet (UDI) et Alain Joyandet (Les Républicains, ex-UMP) sont tous les deux candidats. Ce lundi, Sébastien Huygue, porte-parole du parti Les Républicains affirmait que les négociations avec l'UDI en vue des élections régionales étaient "en bonne voie".
Au FN, Sophie Montel a été désignée depuis plusieurs mois déjà chef de file pour les régionales de décembre. Cette euro-députée avait été candidate malheureuse de la législative partielle dans le Doubs en février dernier.
Chez les écologistes, le choix s’est porté sur Cécile Prudhomme, 39 ans. Elle est actuellement cosecrétaire du groupe local EELV de Besançon et élue au Conseil fédéral EELV (instance nationale du parti).
Enfin, Maxime Thiébaut, 24 ans, est le candidat déclaré pour Debout la France, le mouvement de Nicolas Dupont-Aignant.
Les élections régionales se tiendront les 6 et 13 décembre prochains.