Ce jeudi 19 mai 2016, FranceAgrimer a dévoilé le nombre de demandes de nouvelles plantations de vignes déposées en France cette année. Le chiffre avoisine les 7500 dossiers, soit un accroissement limité du vignoble français, d'environ 3600 hectares.
Le monde viticole se demandait ce qu'allait changer le nouveau dispositif européen d'autorisation de plantation de vignes, entré en vigueur le 1er janvier 2016 et longtemps combattu en Bourgogne. Allait-il faire exploser les surfaces et métamorphoser le vignoble français ? Aujourd'hui, l'office agricole français, FranceAgrimer, a rendu publiques des données nationales qui tendent à montrer que la révolution n'est pas à l'ordre du jour.
Un vignoble français qui va gagner 3600 hectares...
En effet, 7.459 demandes ont été déposées par des vignerons entre le 15 mars 2016 et le 17 mai 2016, créneau pendant lequel c'était possible. Ces demandes représentent près de 7.800 hectares. Mais "nous savons qu'il y a des erreurs (de calcul des surfaces) par les producteurs, des demandes qui ne sont pas éligibles, d'autres qui seront plafonnées par des limitations régionales", a expliqué à la presse Anne Haller, déléguée pour la filière viticole à FranceAgrimer. Au final, "nous devrions délivrer environ 3.590 hectares d'autorisations de plantations nouvelles", prévoit-elle.... c'est comme d'habitude !
Ce chiffre est "assez proche de ce qu'on a toujours distribué", et inférieur de moitié à l'accroissement autorisé par le nouveau dispositif européen d'autorisation de plantation de vignes en France. En théorie, le nouveau système ouvre la voie au retour des vignes dans des zones qui en sont dépourvues depuis longtemps, comme l'Ouest ou le Nord. Mais seules 23 demandes de plantations de vignes hors des bassins actuels de production de vin ont été déposées, soit environ 15 hectares, selon cet établissement public. Les demandes de plantation de vignes destinées à la production de vins non couverts par une indication géographique (AOC ou IGP), anciennement "vins de table", sont elles aussi assez peu nombreuses si on exclut le cas particulier de la région de Cognac.
Le point en Bourgogne
Pour l'heure, aucun chiffre régional n'est disponible. Mais les mécanismes de régulation semblent jouer leur rôle. C 'est le cas pour les zones produisant notamment des appellations d'origine contrôlée (AOC). Sur ces périmètres, des contingents régionaux limitent la superficie pouvant accueillir de nouvelles vignes. Cela empêche toute inflation des surfaces. "Dans certains endroits, il peut y avoir eu un petit effet d'emballement", analyse Anne Haller. Elle ne parlait pas spécifiquement de la Bourgogne mais elle constate : "face au petit contingent, les vignerons demandent plus d'autorisations qu'ils n'en ont réellement besoin, pour être sûrs d'en obtenir au moins une partie."
FranceAgrimer va désormais instruire ces demandes et délivrer les autorisations à partir du 31 juillet.