Dominique Madec n'ira pas sur un barrage. Cet éleveur bio est membre de la Confédération Paysanne, et ne veut pas entendre parler de réduire les normes environnementales, "rémunérées de surcroît". C'est en effet l'une des revendications des manifestants, qui répondent à l'appel de la FNSEA.
Il est bientôt 8 h 30, Dominique Madec vient de finir la traite dans son exploitation d'Hillion, dans les Côtes d'Armor. Et de toute évidence, il ne rendra pas sur un barrage d'agriculteurs en colère. "Dans ce mouvement-là, on voit qu'il y a des revendications de la FNSEA avec lesquelles nous, à la Confédération paysanne, on n’est absolument pas d'accord" explique-t-il. "Quand il s'agit d'abandonner les plans de réduction des pesticides pour nous, ça n'a pas de sens".
C'est avant tout par conviction qu'il a choisi de reprendre, en 2019, avec son associé, une exploitation fraîchement convertie au bio. Dominique Madec, aujourd'hui porte-parole de la Confédération Paysane dans son département, considère que les normes environnementales ne doivent pas être remises en cause.
"Il y a des normes de qualité pour produire un fromage, ça permet à des gens de vivre très bien de leur métier" rappelle-t-il. "Il y a des normes environnementales, comme celle qui déterminent les mesures agro-environnementales et climatiques, dans lesquelles se sont engagés plein de paysans et pour lesquelles on s'est battus, Ce sont des normes qui pour nous sont vertueuses, et elles sont rémunérées de surcroît."
La question du revenu
S'il est un sujet sur lequel les deux syndicats pourraient s'entendre, c'est celui de la rémunération. "Il y a des paysans qui gagnent, et des paysans qui perdent" estime Dominique Madec, "et que des paysans puissent être payés en dessous du prix de revient, ce n’est absolument pas normal."
Une question essentielle qui sera au centre des négociations avec le gouvernement.