"La Bretagne restera anti-fasciste ! ", 1500 personnes manifestent contre l'extrême droite et pour la justice sociale dans les Côtes-d'Armor

Après la multiplication des dégradations et des violences attribuées à l’ultradroite ces derniers mois, le Front commun antifasciste récemment créé appelait à manifester à Saint-Brieuc ce dimanche 21 avril. Une date qui n'a pas été choisie au hasard. Elle avait lieu 22 ans jour pour après l'accession du Rassemblement national au second tour de la présidentielle de 2002. 1500 personnes ont répondu à cet appel.

Ce dimanche 21 avril 2024,  1 500 personnes ont défilé dans le centre-ville de Saint-Brieuc, pour s'opposer à la montée des idées d'extrême-droite en Bretagne et plus particulièrement dans les Côtes-d'Armor. 

"C'était indispensable de réagir, de montrer qu'il y a des gens qui sont ouvertement contre les idées d'extrême droite, témoigne Patrick Briend, président de la Ligue des droits de l'homme de Dinan. Si eux se montrent, il n'y a pas de raisons que nous, nous ne nous montrions pas."

Multiplications des violences imputées à l'extrême-droite

Une référence aux différentes agressions et dégradations imputées à l'extrême-droite ces derniers mois : il y a d'abord l'abandon du projet d'accueil de réfugiés à Callac et les menaces de mort à l'encontre du maire de la commune, mais aussi de journalistes, les tags antisémites à Plœuc-L’Hermitage, sur le site de la Butte Rouge qui commémore la mémoire de résistants, ceux inscrits sur les bâtiments municipaux de Rostrenen qui abritent le Secours populaire et la CGT,

Et puis il y a les agressions directes de bénévoles de la Serre, un lieu associatif à Saint-Brieuc, et de ceux du festival pour une Bretagne solidaire. Depuis un an, les actes violents attribués à des mouvements de l'ultradroite se multiplient dans les Côtes-d’Armor.

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Reportage de Jean-Michel Piron et de Gilles Raoult ©FTV

C'est en réactions à toutes ces intimidations qu'a été créé le Front commun antifasciste dans les Côtes-d’Armor en décembre dernier à l’appel de collectifs, d’associations et de la France insoumise. Un collectif à l'origine de la manifestation du jour, dont la date n'a pas été choisie au hasard : le 21 avril 2024. Vingt-deux ans jour pour jour après l'arrivée du rassemblement national au second tour de l'élection présidentiel de 2002.

Plus de justice sociale

"Si on pouvait éviter qu'il aille plus loin aux prochaines élections, ça serait bien", espère une manifestante, quand un second se souvient : "Il y avait eu des manifestations unitaires, même dans nos petites villes. À Dinan, il y avait eu 1 200 personnes, ce qui est énorme pour une ville de 10 000 habitants. Mais on voit bien que certains qui étaient partants pour cette manifestation-là, ont évolué dans le mauvais sens au niveau des discours par la suite.

Aujourd'hui, les manifestants sont aussi là pour demander plus de justice sociale  : 

"Les deux sont intimement liés, justifie Pierre Chapa, membre du NPA. On sait très bien que c'est la misère sociale qui fait monter le Rassemblement national et Zemmour. Cette misère engendre le désespoir et le désespoir dans l'histoire a souvent donné le pire.

On a vu la réforme des retraites qui a pu rassembler des millions de manifestants sans que ça n'aboutisse à rien.

Laurent Le Gac

Représentant de Solidaire 22

"Ça monte parce que depuis des années, les gouvernements mènent des politiques anti-sociales, ajoute Laurent Le Gac, représentant de Solidaire 22. On a vu la réforme des retraites qui a pu rassembler des millions de manifestants sans que ça n'aboutisse à rien."

Car plus que les individus, ce sont leurs idées que craint Patrick Briend : "Les idées, malheureusement, sont assez facilement répandues dans un certain nombre de couches de la société et de partis qui ne sont pas classés à l'extrême-droite pourtant. Il peut y avoir des dérapages partout, plus ou moins voulus, qu'il s'agisse de la droite ou de la gauche aussi, parfois." 

Une tendance qui s'étend bien au-dela des frontières de la Bretagne : "Ce qui me fait peur, c'est que ça monte partout en Europe, se désole le représentant de Solidaire 22. Que ce soit en Italie récemment ou depuis très longtemps, en Hongrie, en Pologne, en Tchéquie. En Allemagne, on pensait que le pays était vacciné contre ça, ce n'est pas le cas.

Tous ont en tête les prochaines échéances européennes où le rassemblement national est donné largement gagnant par les sondages. 

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