Six mois de prison avec sursis et 3000 euros d'amende pour le militant d'extrême droite accusé d'avoir envoyé deux mails menaçants à l'encontre du maire de Callac. Dans un contexte de hautes tensions, la commune des Côtes-d'Armor était déchirée depuis plusieurs mois à propos d'un projet d'accueil de réfugiés.
L'homme était soupçonné d'avoir envoyé deux e-mails menaçants à Jean-Yves Rolland, maire de Callac, le 17 septembre 2022. Dans ces écrits, envoyés à l'adresse électronique de la mairie, l'accusé évoque un "comité français qui s'insurge", de "déchets de migrants", suivi de l'intention de "tout brûler", suggérant de "pensez à vos familles".
L'homme a comparu ce jeudi 11 janvier 2024 au tribunal de Saint-Brieuc pour "menace, violence ou acte d'intimidation envers un élu public pour qu'il accomplisse ou s'abstienne d'acte de son mandat". L'accusé vient de recevoir une peine de six mois de prison avec sursis et 3000 euros d'amende à verser au maire et à la mairie de Callac. Jean-Yves Rolland compte reverser la somme au Centre Communal d’Action Sociale (CCAS).
Un contexte de hautes tensions
La petite commune de Callac a traversé plusieurs mois de tensions. Il y a un an jour pour jour, le maire de la ville reculait face aux pressions de l'extrême droite et abandonnait le projet Horizon, qui visait à accueillir et intégrer des migrants sur le territoire. "Personnellement, j'étais pour le projet mais ce n'était plus tenable. Le conseil municipal allait tomber. J'ai pris la décision de les entendre, de les écouter" nous expliquait-il le 11 janvier 2023. "J'assume la décision d'arrêter. À un moment, il faut trancher."
Menaces de mort, provocation à la haine, messages injurieux... Les militants d'extrême droite multipliaient les attaques pour faire pression sur les élus porteurs du projet, mais également envers le fonds de dotation Merci, l'initiateur.