Brest en Ligue des Champions."On ne peut pas faire des nuits à jouer sur la PlayStation", nouveau rythme et terrain inconnu pour les joueurs

Qualifié surprise pour la Ligue des champions, Brest va découvrir l'Europe et une exigence nouvelle en affrontant jeudi le Sturm Graz pour la première journée de C1, à Guingamp. Un saut "dans l'inconnu" aussi redoutable qu'excitant pour le club.

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"Quelque part, on va un peu dans l'inconnu et quand on va dans l'inconnu, on est toujours avides de découvrir, mais en même temps un peu inquiets", résumait l'entraîneur Eric Roy dès sa première conférence de presse de la saison, pour la reprise de l'entraînement.
Portés par un état d'esprit exemplaire, un jeu bien huilé et une forme d'insouciance, les Finistériens se sont hissés à la 3e place du championnat de France l'an dernier.

Au passage, ils ont empoché un accès direct pour l'élite européenne à laquelle ils n'appartiennent évidemment pas sur de nombreux plans, à commencer par l'expérience.

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La réception des Autrichiens ne sera rien de moins que la toute première rencontre européenne de l'histoire du club et, sur la totalité de l'effectif, la moitié des 26 joueurs sous contrat a déjà goûté à ces joutes, et seulement 8 à la C1.

Avec un total de 181 matches continentaux disputés par ses joueurs, Brest fait figure de petit Poucet, même comparé à Graz (335) ou Prague (535), les deux autres équipes du chapeau 4 du tirage au sort qu'ils vont affronter en plus du Real Madrid, du FC Barcelone, de Leverkusen, du PSV Eindhoven, du Shakthar Donetsk et de Salzbourg.

Le métier qu'on a fait la saison dernière en jouant une fois par semaine, c'est un métier très différent que de jouer tous les trois jours.

Eric Roy

Entraîneur du Stade Brestois

Mais maintenant qu'il est au pied de ce qu'il a également qualifié de "montagne", Roy peut bien l'admettre dans Ouest-France, mercredi : "après avoir réalisé ce qu'on a fait l'année dernière, si on ne part pas du principe d'en profiter, de la vivre à fond, c'est un peu con." 
Toutefois, pour "profiter" et "vivre à fond", les "Ty-Zef" savent que la C1 va chambouler, si ce n'est le train de vie du club, au moins le rythme de vie du groupe.

"Le staff me laisse pas mal de liberté", Mahdi Camara, l'homme en forme du Stade Brestois (francetvinfo.fr)

"Le métier qu'on a fait la saison dernière en jouant une fois par semaine, c'est un métier très différent que de jouer tous les trois jours", avait averti Roy à la reprise.

"L'entraînement invisible"

"Je l'ai assez rabâché aux joueurs, ils doivent se dire que je suis sénile", avait-il même glissé avant le premier match de la saison, contre  Marseille (défaite 5-1 à domicile), mais la réussite de la saison brestoise reposera sur des choses que lui ne maîtrisera pas, "ce qu'on appelle l'entraînement invisible":
Alimentation, sommeil, récupération, ou "ne pas faire des nuits à jouer sur la PlayStation". "Autant il y a des choses, quand on est jeune comme eux, qu'on peut rattraper quand on a six ou sept jours entre deux matches, autant il y a des choses que tu ne peux plus te permettre quand tu joues tous les trois jours (si tu veux avoir) cette capacité à être bon le dimanche et re-être bon le mercredi, et à nouveau le samedi peut-être."

Déjà un tournant psychologique

Le début de saison difficile de son équipe, qui ne compte qu'une victoire pour trois défaites en championnat, même si elle a joué l'OM ou le Paris SG, accroît l'enjeu du match de jeudi qui pourrait être un premier tournant psychologique.

Un succès pourrait véritablement lancer la saison des Rouges, alors qu'un revers plomberait sans doute déjà l'enthousiasme autour de la C1.

Le Stade Brestois en Ligue des Champions : simple figuration, parcours honorable ou exploit en perspective ? (francetvinfo.fr)

Débuter par la rencontre la plus abordable sur le papier n'est d'ailleurs pas forcément un cadeau de ce point de vue, sachant que le recrutement tardif des Bretons risque de ne véritablement porter ses fruits que dans quelques semaines.

Plus que 800 places en vente sur 16.000 

Enfin, il faudra digérer l'exil forcé à Guingamp, à plus d'une heure de route d'un Stade Francis-Le-Blé incompatible avec les normes drastiques de l'UEFA, même si cela n'empêchera évidemment pas un fort soutien populaire.

Plus de 10.000 "packs" de quatre tickets pour la Ligue des champions, avec les rencontres contre Leverkusen, le PSV Eindhoven et le Real Madrid en apothéose finale, ont été vendus aux abonnés. Et à 48 heures du match contre Graz, il ne restait plus que 800 places en vente, sur les 16.000 que peut accueillir le Roudourou en configuration Ligue des champions.

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