Depuis ce mardi 7 novembre, les particuliers peuvent bénéficier d'un "bonus textile", une aide lancée par le gouvernement pour encourager les réparations d'habits, textiles et chaussures. Un coup de pouce variant de 6 à 25 euros selon la prestation. En Bretagne, seule une vingtaine d'artisans a décidé de participer à l'opération. Les professionnels sont plutôt sceptiques sur la démarche.
Ne jetez plus vos chaussures aux semelles usées ou bien vos pantalons troués ! À partir de ce mardi 7 novembre, le gouvernement lance un tout nouveau "bonus textile", un coup de pouce de 6 à 25 euros pour vous aider à faire réparer vos vêtements usagés. Il est basé sur le modèle du "bonus réparation" pour l'électroménager. Le jour du lancement, la poignée de cordonniers et couturiers bretons qui ont décidé de participer à l'opération est plutôt septique.
"Le site est merdique"
Il fallait déjà les trouver... Sur la Bretagne, ils ne sont que 28 à avoir été labélisés par l'organisme Re-Fashion, qui s'occupe de mettre en place le bonus textile. Une carte interactive permet de les localiser en tapant une adresse. "Beaucoup de cordonniers ont refusé de participer, nous explique un cordonnier brestois. C'est vraiment compliqué niveau paperasse et le site est vraiment merdique." Le ton est donné. Si certains acceptent, c'est par conviction écologique ou dans l'espoir d'avoir une petite plus-value, "mais on n’y croit pas trop."
Même son de cloche du côté de la cordonnerie Le Flohic à Vannes. "On y voit une opportunité mais la démarche est assez complexe avec un process à respecter." Les artisans devront prendre des photos avant et après leurs interventions, scanner leurs factures. Il faudra ensuite attendre les remboursements. "Il y a du travail de gestion. C’est comme pour les professionnels de santé qui demandent des remboursements à la caisse d’assurance maladie."
"J’espère que ça va pousser les particuliers à faire réparer leurs vêtements. Mais j'ai peu d'espoir : Les vêtements ne sont pas chers aujourd’hui, on est dans la fast fashion. C'est malheureusement parfois plus simple de jeter que de réparer."
Claire BergéCouturière - La main à l'œuvre
"Cela va permettre de réduire les prix, c’est indéniable, continu sur une note plus positive notre cordonnier vannetais. C'est bien pour le consommateur." Ces derniers se verront appliquer directement la réduction sur leurs factures. Pour un patin de chaussure : 7 euros de réduction. Pour le changement de doublure d'un manteau : une ristourne de 10 à 25 euros selon la complexité.
"En tant que couturière, cela va nous permettre d’augmenter un peu nos prix", avance de son côté Claire Bergé, une couturière finistérienne. Alors que certains artisans ont parfois du mal à sortir la tête de l'eau économiquement parlant, ce bonus pourrait être une vraie bouffée d'oxygène.
"Les dames ressortent les machines pour coudre"
"Écologiquement on est dans l'économie circulaire, détaille Claire Bergé. C’est bien !" Un engouement partagé par Marie-Charlotte Bourbon, une couturière installée à Baud dans le Morbihan. "Il y a un intérêt économique sur certains territoires et une réflexion écolo arrive de plus en plus avec une démarche écoresponsable. Les dames ressortent les machines pour coudre !"