Tombeur de l'OM (1-0) ce dimanche à Francis-Le Blé, le Stade Brestois s'est emparé de la deuxième place de Ligue 1. Avec 40 points pris en 22 journées, les Bretons ont déjà validé leur maintien, eux qui se dirigeaient tout droit vers la Ligue 2 il y a plus d'un an. L'arrivée d'Éric Roy, et la naissance de plusieurs individualités ont fait renaître Brest. On vous explique les clés de ce parcours exceptionnel.
C'est une soirée que les supporters du Stade Brestois ne sont pas près d'oublier. Réduits à 10 à l'heure de jeu après l'expulsion de Steve Mounié, les hommes d'Éric Roy sont parvenus à arracher une victoire de prestige dans les dernières minutes grâce à Pierre Lees-Melou. Un succès qui propulse les Ty-Zefs à la deuxième place du championnat.
L'objectif du début de saison, à savoir le maintien, est d’ores et déjà acquis. Et le rêve d'une participation européenne la saison prochaine pourrait bien devenir réalité. Mais pour comprendre comment le Stade Brestois en est arrivé là, il faut faire un bond de plus d'un an en arrière.
1. La nomination inattendue d'Éric Roy
Le 3 janvier 2023, la situation du Stade Brestois est extrêmement préoccupante. Battus deux jours plus tôt à Monaco, les Bretons sont relégables, et comptent deux points de retard sur la 16e place. Pour tenter de stopper l'hémorragie, le club annonce l'arrivée surprise d'Eric Roy au poste d'entraîneur. La mission est claire : sauver le Stade Brestois d'une relégation en Ligue 2.
Un pari nettement réussi par l'ancien entraîneur de l'OGC Nice. Au soir de la 38e journée de Ligue 1 et après un match nul à domicile face au voisin rennais (2-2), le SB29 termine à la 14e place avec 9 points d'avance sur la zone de relégation. En l'espace de 20 matchs, 31 points ont été récoltés par les Finistèriens pour leur permettre de finir la saison avec 44 points au compteur. Un bilan comptable inespéré quelques mois plus tôt.
2. La défaite à Marseille, le match référence du Stade Brestois
Après avoir validé son maintien, le Stade Brestois entame l'exercice 2023-2024 de fort belle manière. À l'issue de la deuxième journée de Ligue 1, les Bretons occupent la deuxième place du classement grâce aux deux victoires consécutives face à Lens (3-2) et au Havre (2-1).
Le calendrier délicat du début de saison breton se poursuit avec un périlleux déplacement à Marseille.
Fidèles à leurs principes de jeu instaurés par Éric Roy depuis sa prise de fonction, les Ty-Zefs réalisent un match de très grande qualité, mais manquent cruellement de réalisme. Face à l'OM, l'inefficacité ne pardonne pas, et Brest s'incline 2-1 au Vélodrome. Une défaite sévère et porteuse d'espoirs. Depuis cette rencontre datant du 26 août dernier, le SB29 n'a concédé que trois défaites en Ligue 1.
3. Thomas Sammut, l'homme de l'ombre
Il n'est pas un acteur majeur sur le terrain, mais Thomas Sammut participe activement à la renaissance du Stade Brestois depuis un an. Préparateur mental, il a permis à certains joueurs bretons d'apprendre à gérer leurs émotions.
Un facteur déterminant selon lui, pour qui un footballeur ne se résume pas qu'à un "simple physique." Parmi les joueurs brestois qui ont progressé mentalement, il y a Lilian Brassier. Le défenseur indéboulonnable du SB29 avait affirmé l'an dernier que la présence de l'ancien préparateur du Gym (2016-2019) l'avait grandement aidé à prendre du recul, aussi bien sur sa frustration que sur certains choix effectués durant les matchs.
4. Pierre Lees-Melou, la pièce maîtresse du collectif breton
Il a mal vécu le blocage de son transfert par son club en direction du Stade Rennais cet hiver. Mais aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre. Un véritable soulagement pour le SB29. Titulaire indiscutable au poste de sentinelle à Brest, Pierre Lees-Melou organise le jeu, défend, et sait aussi marquer des buts.
Ce dimanche face à l'OM, c'est lui qui a offert la victoire au Stade Brestois après une superbe inspiration. Sur une énième perte de balle marseillaise, l'ancien niçois jaillit aux abords de la surface adverse, avant d'éliminer Leonardo Balerdi, et de conclure d'une frappe croisée qui file entre les jambes de Ruben Blanco. Pour son 21e match disputé en 22 journées de championnat, Pierre Lees-Melou continue d'impressionner, et la question autour d'un potentiel départ devrait à nouveau se poser à Brest l'été prochain.
5. L'Europe en ligne de mire
"Le maintien est assuré". Au micro d'Amazon Prime Vidéo à l'issue de la rencontre face à l'OM ce dimanche 18 février, Éric Roy était fier d'annoncer que l'objectif de départ du Stade Brestois était validé. L'entraîneur des Ty-Zefs a également indiqué que les joueurs avaient un deuxième objectif en tête avec la volonté d'obtenir un nombre de points supérieur à celui de l'an dernier.
Les Bretons avaient bouclé l'exercice 2022-2023 avec 44 points au compteur. Aujourd'hui, ils en ont déjà pris 40, et il reste encore 12 matchs à disputer. La question est maintenant de savoir si les joueurs d'Éric Roy pensent à l'Europe. Pour Brendan Charbonnet, capitaine du Stade Brestois, "c'est difficile de se cacher désormais."
6. Francis-Le Blé, un problème de taille pour la Ligue des Champions ?
Le Stade Brestois n'en est pas encore là. Mais c'est tout de même important d'y penser. Avec l'actuelle deuxième occupée par les Ty-Zefs en championnat, le rêve d'une qualification en Ligue des Champions commence à envahir l'esprit des supporters bretons.
Une performance historique si cela venait à se confirmer, qui pourrait causer quelques maux de tête aux dirigeants du SB29. Si le projet d'un nouveau stade a été présenté il y a presque deux ans maintenant, celui-ci ne sera pas opérationnel avant 2026. Cela signifie que le club devra se présenter dans la reine des compétitions européennes avec le stade Francis-Le Blé, lui qui ne répond plus aux exigences imposées par la LFP. Et si la Ligue autorise tout de même le Stade Brestois à jouer à Francis-Le Blé, il n'est pas certain que l'UEFA fasse la même chose.