"Si on n'a pas les aides de l'Etat, on n'y arrivera pas". Les maires face au casse-tête de la zéro artificialisation nette

Comment grandir en préservant les terres ? A Saint Pol de Léon, un vaste projet de réhabilitation d'une friche industrielle est l'illustration de ce qu'une collectivité peut faire pour continuer à construire et développer son activité économique sans artificialiser.

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Depuis qu'il a été abandonné par la SNCF, ce bâtiment de Saint-Pol-de-Léon dans le Finistère, est devenu une verrue dans le décor. Son état de délabrement inquiète les riverains. D'ici 2028, ce ne sera plus qu'un mauvais souvenir : "Ici, on va déconstruire cet ancien hangar qui est dans un état lamentable. Cela va nous permettre d'accueillir des cellules commerciales et artisanales, donc de revaloriser tout ceci", explique Stéphane Cloarec, le maire de Saint-Pol-de-Léon.

Si la loi n'incitait pas à limiter l'artificialisation des sols, les élus du haut-Léon auraient peut-être choisi de placer ce projet sur des terres agricoles, car le coût aurait été nettement moindre : "Réhabiliter ce site, construire des cellules commerciales, ça va coûter à peu près 8,5 millions. Si nous faisions la même surface en zone d'activité, ça coûterait entre 1,5 et 1,8 millions, donc vous voyez le delta qui est très important ! Il est certain que si on n'a pas les aides de l'Etat, on n'y arrivera pas"

Réhabiliter ce site, ça va coûter à peu près 8,5 millions. Si nous faisions la même surface en zone d'activité, ça coûterait entre 1,5 et 1,8 millions, donc vous voyez le delta !

Stéphane Cloarec

Maire de Saint-Pol-de-Léon (29)

Dans ce cas précis, l'Etat financera en grande partie la déconstruction, mais pour la rapporteure de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette), la députée finistérienne Sandrine Le Feur, on peut imaginer d'autres scénarios pour continuer à construire tout en se débarrassant de bâtiments devenus indésirables : "On a beaucoup de friches agricoles qui ne sont plus utilisées, parfois amiantées. On peut très bien imaginer que ces anciens poulaillers par exemple, ce soit de grands groupes qui les achètent, qui les désamiantent, qui les redonnent à la nature pour aller construire ou agrandir d'autres bâtiments ailleurs".

"Personne n'a les moyens de sanctionner"

Tous les territoires se sont vus attribuer un nombre limité d'hectares constructibles d'ici 2030, que les communes doivent se partager. Le problème, c'est que personne n'a les moyens de sanctionner une commune qui ne respecteraient pas ces quotas : "Si le maire signe un nouveau permis de construire, je ne peux absolument rien faire légalement pour lui interdire cette construction. Par contre, je dois informer les autres élus que cette commune a dépassé son quota et que donc, nous autres qui avons respecté les règles, devons pallier à cette augmentation et donc déduire de notre propre quota ces superficies", conclut Jacques Edern, président de Haut Léon Communauté.

La loi ZAN qui prévoit zéro artificialisation nette d'ici 2050 est encore loin de faire l'unanimité dans les campagnes. 

(Avec Catherine Aubaile)

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