Ce mardi 23 janvier 2024, les militants du syndicat étudiant de gauche l'Union pirate ont découvert des tags "fascistes" sur leur local situé à l'Université de Brest. Deux communes du Finistère ont également été la cible de tags xénophobes et nationalistes bretons ce week-end.
Désagréable surprise ce mardi 23 janvier 2024 pour les membres de l’Union Pirate finistérienne. "Nous avons retrouvé notre local tagué, les stickers dans l’encadrement de la porte d’entrée gribouillé, déplore Clémence, l'une des membres de ce syndicat étudiant de l'UBO, à Brest. Sur la porte, les mots "Enebourien Breizh", c’est-à-dire "traîtres à la Bretagne" en breton (mal orthographié dans le tag : « Ebnebourien breish », le « s » de « breish » stylisé à la manière de ceux de la Waffen SS) et "Gauches traîtres jacobins", assortis de dessins d’hermine et de triskell, sur le tableau en liège à côté de la porte, il y avait une hermine géante affublée du sigle FLB (Front de Libération de la Bretagne)".
🔻Notre local tagué par des fascistes. Nous dénonçons fortement ces actes et annonçons ne pas renoncer à notre engagement antiraciste et révolutionnaire pour autant. Notre communiqué ici ↙️↙️↙️ pic.twitter.com/QEeLw62Sh3
— Union Pirate Finistérienne (@UnionPirate_UBO) January 23, 2024
Tentative d'intimidation
Pour elle et ses camarades, pas de doute : il s’agit d’une "tentative d’intimidation fasciste". Récemment, indique Clémence, un membre de l’Union Pirate Nantes s’est fait menacer de mort, des menaces ont également visé l’Union Pirate de l'Université de Bretagne-Sud il y a moins d’un mois et en octobre, c’est un militant de l’Union Pirate finistérienne qui "se voyait menacé de mort sur les murs de la bibliothèque universitaire de Lettres, au milieu d’inscriptions néonazies".
"Nous-mêmes, nous faisons attention. Par exemple, nous ne rentrons pas tout seul le soir aux abords de l’université" poursuit l'étudiante.
L'Union Pirate finistérienne ajoute que "cette action fasciste survient après le vol et la destruction par le feu du drapeau de West-Up, que notre camarade s’étant fait menacer en octobre est LGBT et que notre camarade menacé à Nantes est racisé. Voilà les cibles des fascistes : les non-blancs, les LGBT+ et les militants révolutionnaires".
Plaintes déposées
À noter que ces faits interviennent en pleine contestation de la loi sur l’immigration. Ce mardi matin, le campus de l’Université Rennes 2 à Villejean a été bloqué, à deux jours de la décision du Conseil constitutionnel sur cette loi.
L’Union Pirate finistérienne a signalé les faits à la direction de l'UBO. Le syndicat et l'université vont déposer plainte.
2 communes du Finistère visées par des tags nationalistes bretons et xénophobes
Le monument de Penguerec, érigé à Gouesnou en hommage aux 42 habitants assassinés par des soldats allemands le 7 août 1944, a lui aussi été ciblé par des tags nationalistes bretons durant ce week-end.
Même chose à Plougastel-Daoulas où un tag xénophobe a été découvert ce lundi 22 janvier.