Miser sur un clip tourné dans des champs de brocolis et carottes bio, au soleil et en bord de mer : c'est le pari de Prince de Bretagne. La marque veut promouvoir l'agriculture biologique auprès des consommateurs, alors que la demande baisse depuis deux ans et que la filière traverse une crise sans précédent.
Loin du festival de Cannes, à Cléder, dans le Finistère, les stars du jour ne sont pas des acteurs hollywoodiens mais bien des légumes. Sous l'œil des caméras, carottes et brocolis bio deviennent les égéries d'un spot publicitaire réalisé par Prince de Bretagne.
Sous le soleil et en bord de mer, des chevaux sont les seuls spectateurs de ce tournage. "On joue la carte touristique, la typicité de la production de légumes en bord de mer. En hiver parce qu’il ne fait pas trop froid et en été parce qu’il ne fait pas trop chaud" s'amuse Loïc Lyvinec, président de la section bio chez Prince de Bretagne.
Renouer le lien de confiance avec le consommateur
L'objectif est bien de vanter les vertus des légumes bretons au plus grand nombre. Pour Florian Le Saint, maraîcher bio, il faut en effet "redonner confiance au consommateur, montrer nos pratiques et nos produits à celui qui hésite entre bio et conventionnel."
Le bio coûte forcément un peu plus cher en magasin parce qu’on a beaucoup plus d'heures de main-d’œuvre
Florian Le SaintMaraîcher bio
Car l'agriculture biologique doit faire face à un contexte de crise depuis bientôt deux ans. Prince de Bretagne a subi une baisse de 15% de la demande sur l'année. Une perte sèche pour ses 150 maraîchers bio. Pour eux, le clip est donc un bon moyen de rallier les consommateurs.
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"Le bio coûte forcément un peu plus cher en magasin parce qu’on a beaucoup plus d'heures de main-d’œuvre. Un désherbage manuel, c’est 300 heures de travail par hectare, contre une heure seulement pour un désherbage chimique" résume Florian Le Saint.
Pour la marque Prince de Bretagne, les produits bios représentent 10% du volume vendu. L'enjeu est donc crucial. "Ca fait deux ans que la situation est compliquée et que le légume bio se vend moins, constate Loïc Lyvinec. On voulait évoquer la transmission des exploitations, montrer que des jeunes, comme Florian, y croient et veulent continuer en bio. Mais il va falloir tenir et éviter que des terres se déconvertissent."
Le spot publicitaire, d'une durée de trente secondes, sera diffusé en juillet sur les chaînes nationales, ainsi que sur les réseaux sociaux.
(Avec Sarra Ben Cherifa)