Quatre jours de collaboration, de fabrication et de partage dédiés aux handicaps. Pour la première fois, à Rennes, une rencontre internationale des "Humanlabs" vient de se dérouler. Dix territoires, métropole et outremer, ont mis en commun leur expérience pour trouver des solutions et ainsi favoriser le quotidien des personnes en situation de handicap.
A l'âge de 4 ans, Adamou a contracté une poliomyélite. Une maladie qui lui paralyse une partie de la jambe gauche. Pour se déplacer au quotidien, il utilise une "trittinette", une sorte de trottinette électrique adaptée à trois roues, fabriquée en 2019.
Animateur au FabLab de l'université de Brest, il est venu spécialement du Finistère pour participer aux premières rencontres inter-humanlabs organisées à Rennes pour tenter de la moderniser.
"On veut qu'elle soit plus légère et qu'elle soit facile à ranger, pliable" explique Adamou. "Après, il y a plein d'autres accessoires qu'il n'y a pas là-dessus qu'on va mettre sur le nouveau modèle."
60 personnes mobilisées
Des roues plus petites et un moteur moins encombrant. Selon un cahier des charges défini avec Adamou, une équipe de dix personnes planchent depuis trois jours sur ce projet avec pour objectif d'inventer des matériaux à la portée de tous.
Cet événement réunit des associations, des entreprises, des fablabs, des universités et des centres de recherche qui portent un Humanlab en France et dans le Monde. Au total, 60 personnes originaires de plus de 10 territoires Français (métropole et Outre-Mer) et 4 pays d’Afrique de l’Ouest sont présents.
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Des notices et plans en accès libre sur internet
Pendant 3 jours, guidées par une personne handicapée experte de son besoin et en mêlant créativité, fabrication numérique et intelligence collective, plusieurs équipes ont imaginé et fabriqué des solutions différentes pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap. Ces solutions sont retranscrites en temps réel sur internet.
Pour Modou Mgon qui vient du Sénégal, ce "Fabrikarium" est une source précieuse. "Nous travaillons avec des personnes en situation de handicap avec des moyens limités et des aides techniques qui coûtent un peu cher", explique Modou. "La possibilité de pouvoir les fabriquer nous-mêmes, c'est vraiment bénéfique."
"Exocoude", "Notaboo" : six projets en cours de développement
Une "magic control" de fauteuil électrique pour contrôler son environnement ou encore un "exocoude", un exosquelette de coude, au total, six projets ont été développés durant ces premières rencontres internationales. Les équipes ont également planché sur "Notaboo", un projet de toilettes nomades adaptées.
"Cela peut être un tremplin pour certains projets", explique Charlie Dreano, directeur de My Human Kit Rennes. "On commence avec une première graine que l'on travaille pendant trois jours. On a commencé à explorer toutes les pistes. On en choisit une puis ensuite on en rouvre d'autres sur les années qui suivent."
Photos à l'appui, les notices et les plans de reproduction de chaque projet seront disponibles librement sur le site internet Wikilab de My Human Kit afin qu’ils soient répliqués et améliorés partout dans le monde.
L'association Human Kit de Rennes est née en 2016. L’association met en œuvre différentes actions afin de faire évoluer la perception du handicap et de la technologie à travers des ateliers numériques, des hackathons, des salons et des conférences.