Journée internationale du refus de la misère. "C'est inadmissible que des enfants dorment dans la rue"

À l'occasion de la journée internationale du refus de la misère, le collectif Élèves Protégé.e.s se rassemble ce soir, le 17 octobre 2023, devant une école du centre-ville de Rennes. Ensemble, ils dénoncent la situation des enfants de sans-papiers, scolarisés et qui dorment encore dans la rue.

"C'est inadmissible que des enfants scolarisés en France dorment dans la rue !" Sylvie*, mère d'élève et membre du collectif Élèves Protégé.e.s, est scandalisée. En ce moment, à Rennes, des dizaines d'enfants sont sans toit. "138 personnes, dont 48 enfants, dorment actuellement sous des tentes au parc de Maurepas. Certaines familles sont hébergées dans des écoles, tandis que d'autres, invisibles, dorment dans leurs voitures", s'indigne-t-elle.

Au total à Rennes, 170 enfants sont recensés sans domicile par le collectif, faute d'être pris en charge par l'État. "L'école est en train de devenir un lieu d'hébergement", déclare Sylvie avec exaspération. "Ce n'est pas sa vocation. L'école, c'est un lieu d'apprentissage, ce n'est pas un hôtel", proteste-t-elle.

Ces parents d'élèves nous révèlent que les enfants sont de plus en plus nombreux à dormir dans la rue. "On n'imaginait pas que la mobilisation aurait besoin de durer et que la situation serait pire que l'année dernière", souffle Sylvie.

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"On forme les adultes de demain"

Face à cette misère, les enseignants se retrouvent en première ligne. "Un jour, un enfant est arrivé le matin en classe avec son cartable et ses cahiers trempés", se désole la maman. "Quand ces enfants arrivent le matin, ils ont faim, ils ont froid. Le personnel périscolaire se mobilise pour leur donner un petit-déjeuner avant de commencer leurs cours", raconte-t-elle.

Pour le collectif Élèves Protégé.e.s, "dans un pays comme la France, c'est intolérable" de laisser ces enfants dans une telle situation sans agir. L'association attend que l'État "applique la loi qui les oblige à héberger les personnes vulnérables", explique Sylvie. "On forme les adultes de demain. En les maintenant dans des conditions de vie impossibles, ce n'est pas comme ça qu'on crée une société paisible", affirme-t-elle.

Ce mercredi 18 octobre 2023, le collectif organise dans une école un petit-déjeuner avec des parents d'élèves, des familles et leurs enfants. Tous comptent sur la présence d'élus. "On souhaite rappeler que le refus de la misère, c'est tous les jours, et pas seulement le 17 octobre", conclut la représentante du collectif.

*Le prénom a été modifié

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