Ils volent une collection de cartes Pokémon. Deux ans de prison ferme

Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné ce jeudi 1er février 2024 trois hommes qui avaient pris part au cambriolage en pleine nuit, d'un collectionneur de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine) pour lui dérober ses "100.000" cartes Pokémon, dont certaines d'une grande valeur. Ils écopent de peines de prison ferme.

"Où sont les Dracaufeu ?", avait d'emblée crié M., le jeune de 21 ans qui avait pris la tête de l' "expédition punitive", quand il était venu sonner chez ce collectionneur de cartes Pokémon, entre 5 et 6h du matin, le 16 juin 2023.

Quelques mois avant les faits, son complice K. avait en effet participé à une soirée poker chez leur victime. L'idée leur était venue la veille des faits, dans un bar à Rennes, d'aller dépouiller celui dont on savait qu'il pouvait détenir des cartes "qui coûtaient un peu". 

"On est arrivés, on a frappé, il a ouvert et il a pris un coup au visage", a ainsi résumé K. à la barre du tribunal. Cet homme de 32 ans avait forcé la victime "en caleçon" à "remplir des sacs-poubelles" de cartes Pokémon, soit le fruit de "dix années de collection", a rappelé son avocat. Le collectionneur avait dans le même temps pris des coups, pour lesquels il se verra prescrire sept jours d'interruption totale de travail (ITT).

"C’est tout ce que je possédais"

Les voleurs l'avaient ensuite sommé de "prendre une douche" en se "savonnant" pour parachever cette scène "particulièrement violente et humiliante". Au total, le collectionneur estime qu'il s'est fait voler "100.000 cartes". "C'est tout ce que je possédais, tout ce que j'ai gagné dans ma vie jusqu'à maintenant", a-t-il assuré au tribunal correctionnel de Rennes.

Problème : son assurance lui a indiqué qu'il n'était "pas garanti au titre de la perte matérielle", chiffrée à 100.000 €, a fait savoir Me Henry Ermeneux. Son client n'avait en effet ni recensé ni assuré le fruit de ses "dix années de passion".

Et finalement, les voleurs n'ont "pas gardé" les cartes volées, puisqu'elles sont "restées sur Vinted" et qu'elles ne se sont "pas trop vendues", a assuré le demi-frère de M., appelé "dix minutes après les faits", vraisemblablement pour écouler le stock. Les trois prévenus estiment au final avoir fait "un bénéfice de 5 à 600 €".

Les gendarmes avaient à vrai dire pu remonter jusqu'à eux à cause des antécédents de M. : deux mois plus tôt, il avait été "identifié sur les images de vidéosurveillance" du Super U de Châteaugiron (Ille-et-Vilaine) en train de "voler des cartes Pokémon".

Le principal prévenu également mis en cause dans l'affaire Poêles & Compagnie

Il n'est pour l'heure pas inquiété pour ces faits, mais est en revanche placé en détention provisoire depuis juin 2023 dans le cadre des incendies criminels en série des magasins Poêles & Compagnie, pour son rôle de "bras droit" du commanditaire présumé.

Mais pour son avocat, "il n'y a pas de raison qu'il soit condamné plus lourdement" que ses deux co-prévenus, alors qu'il est "présumé innocent" : il n'y a dans ce dossier aucune "trace d'enrichissement réel" pour cette "bande désorganisée" venue "sans sacs, sans cagoules, sans gants", a rappelé Me Maxime Tessier.

Finalement, M. a été condamné à deux ans de prison ferme avec maintien en détention, et son complice à un an de prison ferme et un autre avec sursis. Il a été autorisé à purger sa peine de prison ferme à domicile, avec un bracelet électronique.

Le receleur a lui écopé de huit mois de prison ferme, potentiellement aménageables sous une forme alternative à la détention. Une "expertise médico-légale" a aussi été ordonnée pour déterminer le préjudice corporel de la victime.

SG/CB (PressPepper)

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