Législatives 2024. "une soirée historique", au second tour dans 26 circonscriptions sur 27, le RN fait une percée inédite en Bretagne

Le Rassemblement national (RN) a réalisé au 1er tour des élections législatives ce dimanche un score historique en Bretagne, région traditionnellement centriste et européenne, en se plaçant en tête dans 5 circonscriptions et en se qualifiant pour le second tour dans 26 circonscriptions sur 27.

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Arrivés nettement en tête du premier tour des élections législatives, le Rassemblement national (RN) et ses alliés pourraient obtenir une large majorité relative à l’Assemblée nationale, voire une majorité absolue, avec potentiellement de 285 à 315 triangulaires au second tour et de 150 à 170 duels.

Le RN en tête dans 5 circonscriptions bretonnes

Fait inédit dans l'histoire de la région, au premier tour des élections législatives, les candidats du RN arrivent en tête dans 5 circonscriptions : deux dans le Morbihan, une dans le Finistère, les Côtes d'Armor et l'Ille-et-Vilaine.
Tous les départements sont donc concernés et particulièrement le Morbihan où Nathalie Guihot-Vieira dans la circonscription d’Hennebont (34,7%) et Antoine Oliviero dans celle de Pontivy (36%), tous les deux candidats du parti de Jordan Bardella, ont obtenu la majorité des suffrages exprimés lors du 1er tour.

Dans la 8e circonscription du Finistère (Concarneau-Quimperlé), Christian Pérez a été le candidat le plus plébiscité par les votants.

Egalement en tête de ce 1er tour, Jacques François (32,3%) à Redon et Noël Lude (34,3%) à Guingamp.

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Sur les réseaux sociaux, Gilles Pennelle, le Président des élus du RN au Conseil régional de Bretagne, a salué "une soirée historique pour la Bretagne. Dans toutes les circonscriptions bretonnes, il y aura un candidat du RN dimanche prochain. Du jamais vu !", a-t-il déclaré. 

Le RN au second tour dans 26 circonscriptions sur 27 en Bretagne 

Par ailleurs, le RN se qualifie dans 26 circonscriptions bretonnes sur 27. Seule la 8ème circonscription d'Ille-et-Vilaine (Rennes) fait exception à la règle, le socialiste Mickaël Bouloux ayant été réélu dès le premier tour avec 52,84% des suffrages.

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La majorité présidentielle, quant à elle, vacille. Ses candidats, qui l'avaient emporté dans 18 circonscriptions sur 27 en 2022, se retrouvent en difficulté, n'arrivant en tête que dans 10 circonscriptions dimanche soir. En 2017, le parti présidentiel l'avait emporté dans 24 des 27 circonscriptions bretonnes, ne laissant que trois sièges à la droite (LR-UDI).

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Seule consolation pour la majorité présidentielle: dans la deuxième circonscription des Côtes d'Armor (Dinan), le secrétaire d'Etat à la Mer Hervé Berville finit premier avec 33,6% des voix, suivi de près par le candidat RN Antoine Kieffer (30,9%). L'écologiste Jérémy Dauphin (25,7%), investi par le NFP, arrivé troisième avec 25,7% des voix devrait se retirer, au regard des consignes données par les partis de gauche.

Quelles consignes de vote ? 

C’est peu dire que les consignes de vote de chaque parti étaient attendues hier soir. 

Pour la majorité présidentielle 

Pour le parti présidentiel, depuis l'hôtel Matignon hier soir, Gabriel Attal a appelé au "désistement de nos candidats dont le maintien en troisième position aurait fait élire un député Rassemblement national face à un autre candidat qui défend comme nous les valeurs de la République". "La leçon de ce soir, c'est que l'extrême droite est aux portes du pouvoir" et "donc notre objectif est clair : empêcher le Rassemblement national d'avoir une majorité absolue au second tour", a martelé le Premier ministre.

J'appelle au désistement de nos candidats dont le maintien en troisième position aurait fait élire un député Rassemblement national face à un autre candidat qui défend comme nous les valeurs de la République.

Gabriel Attal

Premier ministre

Du côté d'Horizons, parti allié du camp présidentiel, Édouard Philippe a été nettement plus ferme, en estimant dimanche soir depuis Le Havre qu' "aucune voix » ne devait « se porter sur les candidats du Rassemblement national, ni sur ceux de la France insoumise". "Je proposerais aux candidats 'Horizons' arrivés troisièmes de se retirer au profit des candidats, des partis avec lesquels nous partageons les mêmes exigences démocratiques et républicaines", a déclaré l'ancien Premier ministre, en excluant donc LFI.

La ministre chargée de l’égalité femmes-hommes Aurore Bergé a quant à elle rejeté tout désistement automatique au second tour des élections législatives, rejetant les appels lancés par la gauche. Enfin, la présidente sortante de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a appelé à voter pour le candidat "le plus républicain" au second tour, à l'exclusion d'un "certain nombre de candidats" de l'alliance de gauche.

Pour le nouveau Front Populaire 

Pour le nouveau Front Populaire, La France insoumise (LFI) "retirera" ses candidatures dans les circonscriptions où elle est arrivée en troisième position et où le Rassemblement national (RN) est en tête en vue du deuxième tour des élections législatives, a assuré Jean-Luc Mélenchon. "Nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter. […] Notre consigne est simple, directe et claire. Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN", a exhorté le leader Insoumis.

Notre consigne est simple, directe et claire. Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN.

Jean-Luc Mélenchon

La France Insoumise

De son côté, Raphaël Glucksmann du parti Place publique, a appelé tous les candidats arrivés en troisième position à "se désister face au RN".

Pour la droite 

Les Républicains, ayant obtenu près de 10 % des voix au premier tour, ont affirmé que "le macronisme est mort" et appelé à voter pour leurs candidats qualifiés pour le second tour, refusant de donner de consigne de vote dans les autres cas. "Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s’exprimer en conscience", a indiqué la direction de LR dans un communiqué.

De son côté, Eric Ciotti, le président du parti LR a appelé à une alliance avec le RN, en désaccord avec le reste des ténors de son parti, pour faire barrage à la coalition de gauche.

Un point sur les premiers désistements 

Le président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard (ex-PS), a clairement appelé dès hier soir en cas de triangulaires au "désistement des candidats les moins bien placés au profit de ceux qui pourront vaincre l'extrême-droite". 

Dans la 8ème circonscription du Finistère (Quimperlé), le RN, arrivé en tête (30,8%), et trois autres candidats se sont qualifiés au second tour: le député sortant (Modem) Erwan Balanant (27,8%), le président de Quimperlé communauté (divers gauche) Sébastien Miossec (22,2%), et le candidat du Nouveau Front Populaire Thomas Le Bon (LFI). Ce dernier, avec 18,1% des voix, a annoncé son désistement. Cela pourrait profiter à Sébastien Miossec, soutenu par le Président de région Loïg Chesnais-Girard (ex-PS), dans une circonscription où la gauche totalise plus de 40% des voix. Mais cela fait peser un risque de victoire de Christian Perez (RN), arrvé en tête avec 3 points d'avance sur le send.

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Dans la 3ème circonscription (Lamballe-Loudéac) des Côtes d'Armor, Corentin Le Fur (Les Républicains) arrive en tête avec 31,96%, devant la candidate RN Odile de Mellon (28,57%) et le socialiste Antoine Ravard (NFP) qui recueille 22,92%. Ce dernier devrait se retirer pour faire barrage au RN. Marc Le Fur, député sortant élu presque sans discontinuer depuis 1993, ne se représentait pas après avoir annoncé être atteint d'un cancer. Son fils semble bien parti pour lui succéder.

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