Près de deux ans après le début de la crise sanitaire, le secteur médical est à la peine. Entre fatigue qui s'accumule et cas de covid, les besoins sont forts mais pourtant, les candidats se font rares.
La demande n'a jamais été aussi forte, mais les candidats manquent à l'appel. C'est le cas dans l'agence Vitalis de Rennes, une entreprise d'intérim médicale ouverte en juillet 2021 : "J'ai été surpris du nombre de sollicitations des établissements médicaux dès cet été, note Franck Touchard, directeur de l'agence. Mais au mois de décembre c'était vraiment de la folie."
1000 demandes de dates d'intérim en décembre
Le secteur médical est déjà soumis à une forte saisonnalité en été et en fin d'année. La crise sanitaire a accru les besoins des établissements : "Sur le mois de décembre, notre agence à reçu 1000 demandes de contrats d'intérim. C'est énorme. Nous avons réussi à pourvoir plus de 300 postes sur cette période ce qui est déjà très bien au vu de la situation", relate le directeur d'agence.
Conditions de travail difficiles, faible rémunération, fatigue qui s'accumule avec la crise sanitaire, les aides-soignants et infirmiers ont la vie dure depuis le début de la crise sanitaire. Les établissements de santé peinent à recruter : "Soignants et infirmiers en ont marre de cette surcharge de travail qui s'éternise. On voit même des gens qui se réorientent ou qui deviennent intérimaires pour avoir plus de liberté", constate Franck Touchard.
Une cinquantaine de postes, en CDD ou en CDI, attendent d'être pourvus dans l'agence rennaise : "Les CDI ne sont pas vraiment prisés en ce moment", remarque Franck Touchard. Ces difficultés à recruter sont nationales pour le réseau Vitalis, déployé sur tout le territoire français.
Des difficultés de recrutement nationales
Pour les agences d'intérim, les solutions manquent pour gérer la situation : "En tant que professionnels de l'intérim, nous ne pouvons pas augmenter les salaires. Nous jouons beaucoup sur l'humain pour fidéliser nos intérimaires mais ça ne règle pas tous les problèmes liés au secteur", déplore Damien Tardivon, directeur du développement de Vitalis Médical.
Des problèmes structurels exacerbés par la crise sanitaire qui frappe de plein fouet le monde médical depuis près de deux années maintenant : "Il y a encore beaucoup de demandes des établissements alors que le mois de janvier est creux généralement. On va pouvoir répondre à cette demande plus facilement qu'en décembre. Mais les arrêts se multiplient, les conditions de travail et le salaire restent les mêmes, c'est difficile de se projeter tant que la crise persiste", conclut Damien Tardivon.