Planter des arbres en ville ? Une bonne intention qui ne s'improvise pas

À l’heure du changement climatique, la place du végétal dans les villes devient une question incontournable. Mais planter des arbres en milieu urbain ne s'improvise pas. Quelles essences installer ? Où et comment ? Éléments de réponse à Rennes où 30 000 arbres doivent être plantés d'ici à 2026

Sur l’avenue Germaine Tillon, l’une des entrées du nouveau quartier de la Courrouze de Rennes, l’arbre est roi. Ils sont près d’un millier à s’épanouir ici depuis 12 ans. Des arbres qui ont trouvé leur rythme, leur place, dans un environnement pensé pour eux.

Quand Charles Dard et Pierre Bazin reviennent sur les lieux, ils sont toujours surpris d’une telle réussite de leur projet. Sur cette ancienne friche industrielle, ils ont composé avec l’existant et étoffé la palette d’arbres.

"On a planté des bouleaux, des frênes, des chênes, des trembles. Beaucoup de bouleaux, car ce sont des espèces pionnières et je crois que tout le monde voulait aller vite", explique Pierre Bazin, ingénieur d'études au sein du cabinet Aubépine.

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Alors pour les encourager, il a fallu penser à les alimenter. Tout au long de la route, au niveau des caniveaux, des espaces laissent l'eau s'écouler du bitume vers les arbres.

Penser l'approvisionnement en eau

À quelques kilomètres de là, une nouvelle place très minérale est en cours de finition. Celle-ci doit accueillir le marché de quartier. Quelques arbres se dressent tout autour de cet espace, et semblent emprisonnés au milieu des pavés.

Mais selon Charles Dard, il n'en est rien. " On a fait de grandes fosses continues, d'un seul tenant. Sous la vêture du sol en granit, on a un mélange de deux volumes de pierres pour un volume de terre. Toute l'eau qui est récoltée sous la place s'écoule dans les grilles ", explique l'architecte paysagiste. Les arbres sont ainsi correctement abreuvés et ont de la place pour se développer.

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Anticiper le réchauffement climatique

Sécheresse, augmentation des températures, les professionnels ne peuvent faire fi du changement climatique. Ils réfléchissent donc à intégrer des végétaux plus méditerranéens. Mais cela n'est pas sans poser d'autres soucis :
"Introduire un arbre est une chose, mais on ne va pas introduire forcément les insectes qui vont avec, les insectes qui les pollinisent, et éventuellement leurs prédateurs, leurs auxiliaires et tout ce cortège de biodiversité qui va avec une espèce d’arbre", commente Pierre Bazin.
 

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Penser la cohabitation en bonne intelligence

Dans le quartier Alphonse Guérin, 200 arbres et 200 arbustes vont venir habiter une parcelle de 800 m², à la plus grande satisfaction des riverains. Ces plantations sont réfléchies pour durer et ne pas créer de conflits ni des problèmes d’entretien. "On plante de la bonne façon pour éviter les problèmes de dégâts sur la voirie. On sait faire en choisissant des espèces qui vont bien. On ne va pas se rapprocher des façades des immeubles sinon on rentre dans des contraintes très fortes", explique Bertrand Martin, le responsable exploitation au sein du service des jardins de la ville et de la métropole.

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Rennes est la 7ᵉ ville la plus verte de France et elle poursuit sa végétalisation. 30 000 arbres doivent y être plantés d'ici à 2026.

Mais pour que ces arbres vieillissent en bonne santé, il faudra leur trouver le bon emplacement, et leur garantir de l’eau et de la terre en quantité suffisante.

(Avec Aurélie Crété)

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