Le centre de rétention administrative de Rennes, qui retient les personnes étrangères en situation irrégulière, a vu le jour en 2007. L'établissement est critiqué par plusieurs associations.
Situé près de l'aéroport, le centre de rétention administrative (CRA) de Rennes a été créé en 2007. Doté d'une cinquantaine de places, il sert à retenir les étrangers en situation irrégulière avant, dans certains cas, de les expulser.
Dès son irruption dans le paysage rennais, le CRA a suscité la mobilisation des associations. Ces dernières jugent notamment la durée moyenne de rétention - 10 jours en moyenne à Rennes - trop longue, rappellent que cinq enfants de moins de 7 ans ont été retenus avec leur famille et critiquent le rôle du CRA.
Pour Adrien Cornec, salarié de la Cimade et intervenant juridique au centre de rétention administrative de Rennes, "les préfectures du Grand Ouest continuent de placer des personnes uniquement pour le fait qu'elles n'ont pas de papiers en France. Ce sont des personnes qui viennent pour des raisons économiques, familiales ou liées à l'asile. Elles sont condamnées pour le fait qu'elles espèrent avoir une vie meilleure. (...) Les centres de rétention servent surtout à humilier et réprimer les personnes étrangères pour les dissuader de rester en France".
La Cimade dénonce la "multiplication des placements en centre de rétention" comme à Rennes - France 3 Bretagne
En 2016, 900 personnes, essentiellement des hommes interpellés dans les ports du littoral nord de la Bretagne ou lors de contrôles sur la voie publique, ont été amenées à passer un ou plusieurs jours au centre de rétention administrative de Rennes.
Un centre et des questions
La France compte 24 centres comme celui de Rennes. Dans l'ouest, les autres centres de rétention se trouvent à côté de Calais et à Rouen. Les étrangers retenus à Rennes ont été interpellés dans les ports de Cherbourg, Ouistreham, et Saint-Malo, pour les migrants qui tentent de passer en Angleterre, ou encore à Nantes, et jusque dans la Sarthe et l'Eure-et-Loire. Le fonctionnement du centre de rétention ressemble beaucoup à celui d'une prison, une prison en attendant une éventuelle expulsion. L'établissement de Saint-Jacques-de-la-Lande, d'une capacité de 50 places, a accueilli beaucoup de migrants cette année, après le démantèlement des camps de Calais.