Le bras de fer entre les transformateurs du porc et les éleveurs continue. Malgré le rappel à l’ordre du gouvernement, la Cooperl, numéro un du porc en France, a annoncé mercredi son absence au marché du porc à Plérin (22) jeudi.
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Patrice Drillet, le président de la Cooperl, numéro un du porc en France basé à Lamballe (22), a confirmé le choix de boycotter le Marché du Porc Breton (MPB). Comme lundi, la coopérative sera absente de la séance de cotation de jeudi qui fixe le prix de référence national. Patrice Drillet a précisé à l'AFP qu'il avait eu un échange mardi avec le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à qui il a annoncé sa décision de ne pas participer au marché breton, jeudi.
Un volume marginal au MPB
Dans un communiqué de ce mercredi, la Cooperl explique son choix de ne pas acheter de porcs au prix de 1,40€ le kilo, fixé avec le gouvernement à la mi-juin.
"Chaque semaine, la coopérative achète et abat 110.000 porcs : 100.000 proviennent des adhérents de la Cooperl et ceci ne change pas et 10.000 proviennent du marché du Porc Breton. C’est ce volume marginal qui n’est plus acheté par la coopérative (...) Aujourd’hui, la coopérative augmente ses pertes à chaque fois qu’elle achète au MPB.
Pour ne pas se retrouver dans une situation économique catastrophique et y entraîner ses adhérents (2.700 éleveurs) et ses 5.000 salariés, la coopérative se replie sur la seule valorisation des porcs de ses adhérents sans autre achat de porcs".
Une concurrence européenne implacable
Le communiqué précise aussi que
"l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark et l’Espagne sont les grands concurrents de la production porcine française. Avec le prix d’1€40 exigé par l’Etat français, 0,28€ séparent aujourd’hui le cours français du cours allemand, 0,38€ du cours hollandais. Compte tenu de ces différences de prix, la Cooperl perd aujourd’hui 0,35€ pour chaque kg vendu à l’export. Or, 35% de la viande commercialisée par la coopérative est vendue à l’export".
"L'Etat français n'est pas à la hauteur de la situation"
Patrice Drillet avait déjà expliqué il y a quelques semaines que ce cours de 1,40€ le kilo était totalement artificiel dans le contexte de crise vécu par la profession. Pour l'industriel,
"l'Etat français n'est pas à la hauteur de la situation, les mesures du plan de sauvetage sont totalement inadaptées", dans un marché aujourd'hui européen, voire mondial.
"En France on est totalement déconnecté avec des distorsions de concurrence énormes par rapport à l'Allemagne par exemple notre principal concurrent ou les Pays-Bas". Des décalages entre le prix de la main d'oeuvre ou entre la fiscalité, la TVA en particulier.