Les opposants au centre de thalassothérapie de Larmor-Plage se sont mobilisés ce dimanche 18 juin contre ce projet. Il a été relancé début juin par une décision de la cour administrative d'appel de Nantes.
"On ne veut pas de thalasso. On veut des logements sociaux". Voici le slogan que l'on pouvait entendre ce dimanche 18 juin sur la plage de Kerguelen à Larmor-Plage, près de Lorient dans le Morbihan. Plusieurs dizaines de manifestants étaient rassemblés en peignoir pour contester l'implantation d'un centre de thalassothérapie à quelques mètres du sable.
"Pour nous, il est hors de question d’urbaniser davantage ce littoral qui l’est déjà pas mal", témoigne Evelyne Maho, membre de l'association de protection de l'environnement "Tarz Heol". "Il faut laisser des espaces de respiration, poursuit-elle. Gardons notre bien commun pour toute la population et pas seulement pour une minorité de privilégiés qui ont les moyens de payer un hôtel 4 étoiles."
Un projet réfléchi il y a 6 - 7 ans
Le projet de centre de thalassothérapie prévoit l'implantation d'un hôtel quatre étoiles d'une capacité de 130 chambres, de trois piscines d'eau de mer, deux restaurants et des espaces de réception. La volonté de construction de ce centre en bord de mer n'est pas nouvelle. Deux autres projets ont déjà tenté de voir le jour depuis les années 1990, sans succès.
Le projet actuel porté par le groupe "Relais Thalasso" était jusqu'alors bloqué. Plusieurs associations avaient réussi à faire suspendre le permis de construire devant la justice. Ce jugement a été annulé fin mai par la Cour administrative d'appel de Nantes et a donc relancé le projet de construction.
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Le collectif mobilisé ce dimanche 18 juin, craint les conséquences environnementales de ce projet. Le groupe "Relais Thalasso", déjà propriétaire du complexe de Bénodet en Bretagne, s'en défend. "Nous l'avons élaboré il y a quasiment 6 - 7 ans. Je n’avais pas forcément la bonne lecture, la prise de conscience sur l’environnement. Aujourd'hui, on souhaite faire un projet hyper respectueux de l’environnement et assez différent de ce qu’on avait imaginé à l’origine", se justifie Jean-Pascal Phélippeau, président-directeur général et cofondateur du groupe.
"On ne sait même pas dans quelles conditions se feraient les rejets d’eaux de mer, ni les rejets d’eaux usées. Pour quels volumes? Où? Et pour quel type d’eaux usées?" rétorque Evelyne Maho.
Je pense qu’on peut à la fois protéger l’environnement, et vivre tout simplement, avec les outils qui sont nécessaires pour une station de tourisme.
Patrice ValtonMaire de Larmor-Plage
Le projet de centre de thalassothérapie a le soutien du maire de Larmor-Plage, Patrice Valton. "C'est un projet qui porte sur un équipement structurant de tourisme dont nous avons besoin car Larmor-Plage est classée station de tourisme. Cet équipement-là (le centre de thalassothérapie) y a toute sa place." L'argument économique et de la création d'emploi n'est pas négligeable pour l'édile.
"Je pense qu’on peut à la fois protéger l’environnement, et vivre tout simplement, avec les outils qui sont nécessaires pour une station de tourisme, répond-il aux opposants du projet. Je comprends leur inquiétude, je comprends leurs positions même si je ne les partage pas."
M. Phélippeau est prêt à discuter avec les associations pour trouver des compromis. Le collectif opposé au projet a quant à lui lancé une pétition en ligne le 8 juin.
Avec Yoann Etienne et Nicolas Corbard.